ROUSSEAU

 

 

   Jean-Jacques Rousseau était un philosophe sociable. Alors que les savants s’affairaient dans leurs laboratoires, il poursuivait ses expériences dans les alcôves et les chambres à coucher. Peu de philosophes se sont donnés avec autant d’ardeur à leur tâche. Bien des gens le considèrent comme le père du romantisme et, ma foi, le gaillard en était bien capable.

   Presque tout le monde aimait Rousseau, sauf Voltaire, qui n’aimait pas la façon de penser de Rousseau, et certains Français qui n’aimaient pas sa façon de regarder leur femme. Quand Rousseau publia ses Confessions, un grand nombre de hauts personnages se précipitèrent aussitôt sur l’index des noms cités.

   Rousseau aimait par-dessus tout les nobles sauvages, que n’avaient pas encore gâtés l’eau courante, le mariage et les vêtements. Il aimait les gens simples et réussit à en trouver un grand nombre, même à Paris. Pour échapper à la servitude de la civilisation, il vendit sa montre. Cela le rendit heureux, détendu, et généralement en retard.

   Dans son Contrat social, Rousseau disait des choses telles que : « L’homme est né libre et partout il est enchaîné ». C’était le début de la propagande mensongère qui devait plus tard se révéler un instrument indispensable de gouvernement.

 

 

                                                                  Richard Armour

 

Cette sacrée Europe. Vue cavalière de l’Europe

suivant les documents les moins dignes de foi,

                                                                             Paris, Robert Laffont,1957, p. 107-108