Autographes
- Livres dédicacés
&
Dessins
AVRIL
2012
N° : Pierre-Frédéric Dorian par
André Gill.
LIBRAIRIE WILLIAM
THÉRY
1 bis,
place du Donjon
28800 -
ALLUYES
Tél. 02 37 47 35 63
E.mail : williamthery@wanadoo.fr
PAUL ADAM, L’ÉCOLE NATURISTE & LE PRINCE NARCISSE
1.- Paul ADAM [1862-1920], écrivain. Manuscrit autographe signé : A
propos du Prince Narcisse, s.d. [1897] ; 23 pp. in-4°. Le
compte rendu du livre de Robert Scheffer sert de prétexte à Paul Adam à
piloriser, en préambule la jeune école naturiste : « Tout à l’heure, les naturistes vont recueillir la gloire
préparée par leurs théories savamment aptes à excuser de faciles littératures. […]
Certes ni Saint Georges de Bouhélier, ni Maurice
Leblond, ni Jean Viollis ne se
doutent du résultat de leur propagande. […] Oui, de telles histoires ne tarderont pas à gagner une vogue
fructueuse ; et tout sombrera sans doute alors de ce que tentèrent pour
nos esprits, Baudelaire, Flaubert, Villiers de l’Isle-Adam, Jules
Laforgue. Le mal que ces théories causeront passagèrement à l’esprit public
sera notable. Tout l’effort vers la connaissance intégrale que conseillèrent
les œuvres des Rosny, des Elémir Bourges, des Péladan, des Verhaeren, des Maeterlinck,
de Paul Fort, de Gustave Kahn, d’Henri de Régnier, de Moréas,
tout le génie de pléïade en religion pour élever l’instinct et la parade
sentimentale jusque la vision des idées, cela va se dissoudre devant la
bonhomie misérable de l’oncle Sarcey.
L’excellence du style et une compréhension séduisante de la nature
accréditeront les naturistes auprès de la moyenne élite rapidement. […] Leur optimisme ne gênera même point le
pouvoir. Ils seront décorés jeunes. […] Seulement
j’aperçois derrière le pavois qui forme la tête de son cortège, accourir
l’Ignorance satisfaite en robe bleue de naïveté. O les Charles de Bernard qui vont surgir derrière la bannière
naturiste ! O les Béranger et
leurs Lisette, et les poètes du Caveau, et le temps des cerises, et le bon forçat
[…] La comtesse D’Ash ressuscite, je vous assure ; et Mme Deshoulières la suit, et
Loïsa Puget accorde sa harpe. […]
Les héros, les artisans, le soldat
laboureur, les grisettes désintéressées, le Musée des Familles, la Magasin
Pittoresque, Jules Sandeau… La
Roche aux Mouettes, Paul et Virginie, L’Enfant du naufrage…
Ah ! Enfin, vous nous donnerez peut-être aussi un Gustave Aimard, vous qui venez d’ouvrir imprudemment la boîte de
Pandore. Gare ! Toute la bêtise s’évade… Le bourgeois délie sa bourse
pour assouvir sa faim si longtemps méconnue par la barbarie des psychologues et
des symbolistes. » Paul Adam feuillette Ombres et Mirages, un recueil de Robert Scheffer publié en 1892. « Tout ce volume d’Ombres et Mirages
que l’on aime parcourir par volupté, est plein des choses étrangement
éternelles. Pareils à ceux de Baudelaire,
les poèmes en prose qui se suivent dans ce livre de merveilles semblent écoutés
en tous les temps. Un sens absolument unique de la perpétuité de l’être sans
apparence des vies successives, y domine. […] Il est toujours sain pour l’intelligence de confronter les époques
vieillissantes et celles prêtes à vivre. Par son œuvre que six volumes
composent, Robert Scheffer semble un type exemplaire du littérateur
philosophique que nous aimons et contre qui s’élèvent plusieurs parmi les
jeunes voix créatrices. » Le critique s’attarde sur la figure de
Narcisse, « solitaire contemplateur
de son orgueilleuse humilité. […] Dans
le peuple, Narcisse ne perçut que les cris discordants de torturés qui blessèrent
ses oreilles. Il souffrit d’une note fausse. Il le cria, mais les princes des
bouilleurs de crû continuèrent à resplendir. La question d’Arménie fut étouffée
par la mévente des porcs. Narcisse se rétracta lui-même et ne voulut plus rien
que l’intimité de soi. » Cet état d’âme remplit le livre que Robert
Scheffer vient de faire paraître chez Lemerre : Le Prince Narcisse, dont le héros, Mitrophane, collectionne
les autoportraits de peintres et les miroirs précieux. « La complexité d’une telle psychologie traduite dans un style de
grand écrivain et avec une souplesse sans égale dans aucune littérature, se
munit de précision et par le fait de cet art. […] La délicatesse de cette âme exigeait pour être exprimée une audace
scrupuleuse d’écrivain. L’auteur n’a pas d’hésitations décevantes. Le mystère
élégant qui entoure Mitrophane, ses miroirs, et son triple attribut ne laisse
pas de doute sur la particularité discrète de ses habitudes. » Suivent
un résumé du conte éponyme et des autres contes du recueil. « Barbey
d’Aurevilly et Villiers de
l’Isle-Adam donnèrent, avant Robert Scheffer, des impressions analogues de
subtilité pour approfondir le mystère des normes guidant quelques fatalités des
actes, des rencontres de certaines amours. Avec les livres de ces écrivains à
l’individualité rageuse, il faut classer dans le rayon de bibliothèque ceux dus
à l’auteur du Prince Narcisse. […] Un style austère, pourvu de noblesse défiante et qui suggère plus qu’il
ne décrit, l’apparente tout à fait au maître de Ce qui ne meurt pas et
des Diaboliques. […] D’autres
vont venir qui ne s’embarrasseront plus de ces curiosités. Ils boiront l’air.
Ils jouiront des choses lumineuses et brutales. Les cris et les forces les
exciteront. Ils opposeront à Narcisse l’ægypan heureux des parfums et du
soleil, du brin d’herbe et des orages. »… 280 €
2.- Ferdinand BAC [1859-1952], dessinateur et écrivain, petit-neveu de
Napoléon 1er. Dessin original
au fusain signé avec légende autographe à l’encre rouge, format 19,5 x 26,5
cm. Portrait du critique dramatique Jules
Janin suivi de cette citation recopiée par Bac : « On raconte que j’ai couplé Demidoff et la princesse Mathilde… et
combien j’ai touché… Mais il faut ôter quelques zéros de ce chiffre (y compris
le Prince de San Donato…) » 75 €
3.- Antoine-Jérôme BALARD [1802-1876], pharmacien et chimiste, il
succéda au baron Thénard comme professeur à la Faculté des Sciences de Paris. LA signée comme inspecteur général de
l’enseignement supérieur, Paris, 30 mars 1875, à Charles Jourdain ; 1 p. in-4°. Chaleureuse intervention en
faveur du mathématicien et astronome Edouard
Combescure (1824-1889). « M.
Combescure, professeur à la faculté des sciences de Montpellier est un des
membres les plus distingués de l’université : les savants de la section de
géométrie à l’académie des sciences en font le plus grand cas, et si l’on avait
à nommer un correspondant au National dans cette section, nul doute
qu’il ne fût placé sur la liste à un rang élevé, […] Cependant ce savant si distingué ne jouit pas encore du traitement
maximum auquel puissent aspirer les professeurs de facultés des sciences et M. Bertrand [le mathématicien Joseph
Bertrand] qui apprenait les efforts que
je fais depuis deux ans pour qu’on traite M. Combescure come il mérite d’être
traité me disait il y a quelques jours que c’était une véritable honte. » Il
ajoute, pour inciter le secrétaire-général du ministère de l’Instruction
publique à persuader le ministre, que Combescure n’a même pas les moyens de
venir à Paris retirer la médaille qui vient de lui être décernée par une
société savante et que sa démarche est soutenue par les mathématiciens renommés
que sont Joseph Bertrand, Michel Chasles, Charles Hermite et Victor Puiseux. 80
€
4.- [Victor BALTARD (1805-1874), architecte, il construisit les Halles
de Paris] Pièce manuscrite en partie
imprimée, revêtue de la signature du baron Silvestre
de Sacy, commissaire chargé du sceau, Paris, 31 octobre 1816 ; 2 pp. ¼
in-folio, en-tête Commission de
l’Instruction Publique, sceau sur papier aux armes de France (taches dans la marge extérieure du
document). Arrêté de la Commission de l’Instruction publique désignant, « en exécution du décret du 10 mai
1808, portant création de bourses, trois quarts de bourses et demi-bourses à la
charge des communes », les 12 élèves du collège royal Henri IV bénéficiaires
de bourses complètes ou partielles, suite aux résultats d’un concours organisé
par la ville de Paris. Parmi ceux-ci figure, sous le n° 11, « Baltard
(Victor) né le 19 juin 1805 à Paris, titulaire de la demi-bourse n° 35 », qui devient, pour son bon résultat au
concours, boursier à trois quarts de pension. — On découvrira dans cette liste
d’autres noms qui acquerront plus tard, à des degrés divers, quelque notoriété :
le sculpteur François-Alfred Grevenich, le journaliste et enseignant Guillaume-Eugène
André-Pontier, l’éditeur de Sainte-Beuve Paul-Amédée Cheron et l’historien
Emile Langsdorff. CURIOSITÉ. 60 €
— [BALZAC] Voir Gaston Prinet.
5.- André BILLY [1882-1971], journaliste, écrivain et mémorialiste. LAS, Paris, s.d. [1917], à Jean-Emile Laboureur ; 2 pp.
in-8°, en-tête Ministère de la Guerre. C’est
seulement hier qu’il a pu voir les « délicieux
dessins » de son ami [pour La
Malabée] : « Variot les avait envoyés tout de suite
au clichage. J’ai dû attendre leur retour. Est-il besoin de vous dire qu’ils me
plaisent extrêmement ? Leur manière précise et la grande part qu’y est
faite en même temps à la suggestion, sont tout à fait dans l’esprit de ce que
j’ai tenté. […] Variot n’est pas
moins emballé que moi. En ce qui concerne l’affectation que vous postulez, j’ai
écrit à Pioch qui est en bons termes
avec Dalimier [Albert Dalimier,
sous-secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts].
J’attends sa réponse et vous en ferai part aussitôt. Je n’ai pas d’autre
aboutissement rue de Valois. Espérons. »… 50 €
6.- Adolphe BLANQUI [1798-1854], économiste, directeur de l’Ecole
supérieure de Commerce de Paris de 1830 à sa mort, frère du révolutionnaire
Auguste Blanqui. LAS, Paris, 12
janvier 1840, à un confrère ; 1 p. in-4° (second feuillet, vierge, taché).
Une légère indisposition l’empêche d’aller le remercier de vive voix pour son
éloquent appui lors de la séance de la veille [à l’Académie des sciences
morales et politique ?]. « Aucun
suffrage ne pouvait me toucher plus que le vôtre et je dois vous dire que j’ai
été ému jusqu’au fond de l’âme de la manière noble et ferme dont vous l’avez
exprimé. Vous avez bien fait, car j’ai toujours eu, malgré les distances, une
vive sympathie pour votre talent et une affection sincère pour votre personne.
J’aime votre nature impétueuse et loyale, et votre manière ouverte d’intervenir
dans les questions. »… 30 €
7.- Jules BOIS [1868-1943], écrivain. LAS, s.d. [1902], à un ami [Pierre Valdagne ?] ; 3 pp. in-8°. Il répond à l’envoi d’un
livre. « Vous avez écrit le livre le plus cruellement admirable de ce temps.
Il est aussi un point culminant de votre œuvre. Vous avez frappé le grand coup
dans le cœur féminin moderne, ce cœur si complexe, si terrible, si différent en
apparence du cœur ancien — Voilà par où justement votre Nicaise tout en étant
la parisienne […] du Paris de 1902 […]
se relie tout de même à Manon et aux
héroïnes éternelles. […] Votre
Reno se ramifie, occultement si j’ose dire, aussi bien à Des Grieux qu’à
Valmont, mais il est Reno lui-même, le fort selon Nietzsche, celui qui sent et
qui veut frénétiquement. Quel type vous avez dressé là. Les autres livres, les
autres personnages des autres livres paraissent bien fades. Vous avez fait de
l’ultramoderne et du vrai éternel. »… — Pierre Valdagne a publié en
1902 un roman intitulé La Confession de
Nicaise. 80 €
8.- Jean de Dieu-Raymond de BOISGELIN de CUCÉ [1732-1804], écrivain et
prélat, archevêque d’Aix (1771-1801) puis de Tours ; cardinal en 1803
[Acad. fr. 1787]. LA signée « j.m. arch. d’Aix », 11
nivôse, à l’abbé Sigougne, à
Mâcon ; 1 p. in-4° (déchirure au décachetage). Il a été « charmé » de recevoir de ses
nouvelles et de lire ses publications. « Dieu
soit loué. J’ay lu avec beaucoup d’interest les 2 lettres imprimées. Elles sont
interessantes sous plus d’un rapport. La question qui y est agitée est
instante. Elle seroit utilement terminée et le nœud gordien coupé par un Bref
de Sanarion : c’est l’expedient le plus convenable. »… 30 €
9.- Jean de BONNEFON [1867-1928], écrivain. LAS, Rome, s.d. [1903], à
Joséphin Péladan ; 3 pp. in-8° (légt défr.). La lettre de Péladan, à
laquelle il répond, est la première qu’il ait le plaisir de lire depuis son « éloquent Salon. » Il a mené
pour L’Eclair une « chaude campagne » à Rome, où
il se trouve depuis le 5 juillet. « L’art
et l’autel a 6 permis sur le Nord. Nous en avons déjà obtenu 8 (notre
secrétaire étant de Bruxelles ou presque). Par lettre je suis sûr d’un refus.
Si j’étais à Paris, une démarche personnelle que je serais heureux de faire à
la compagnie aurait un bon succès probable. » Mais il ne sait quand il
rentrera pour cause de « non
habemus papam » : « Le pape n’est pas fait, et je suis enclos
ici jusqu’au couronnement. » Il a lu dans les journaux le triomphe de
Péladan [la représentation de Sémiramis aux
arènes de Nîmes devant 12.000 spectateurs le 24 juillet 1903] : « j’y applaudis comme à tous les succès
de votre immense talent. Je n’ai pas attendu que la foule vînt à vous pour
admirer votre pensée et son verbe. »… 75 €
10.- Pierre Boudon dit Alphonse
BOUDARD [1925-2000], écrivain. LAS,
5 février 1972, à une dame ; 1 p. in-4°. Au sujet de ses crises
d’épilepsie, une pathologie dont souffre le mari de sa correspondante. « Je suis désolé, mais les crises
d’épilepsie artificielles que j’ai eues étaient provoquées par la cyclosérine
et non la streptomycine. Elles se sont arrêtées lorsque j’ai cessé de prendre
ce médicament. Alors je ne peux rien dire de plus. Je souhaite que votre mari
se rétablisse au plus vite. »… 40 €
11.- Louis Auguste Victor de Ghaisne, comte de BOURMONT [1773-1846], maréchal
de France, il commanda l’expédition d’Alger en juin 1830. LAS, Paris, 14 juillet 1822, à
M. Drouin, avoué ; 1 p. in-8°. Lettre d’affaires. « Je vous prie de vouloir bien m’adresser le mémoire des frais
occasionnés par l’inscription de la naissance de mon fils, le jugement, etc. et
aussitôt après je m’empresserai de vous en faire toucher le montant. »… 45 €
12.- René BOYLESVE [1867-1926], écrivain. LAS, s.d., à son « cher
Jacques » ; ½ p. in-12. Question pratique. « S’il te plaît, peux-tu me dire ce que c’est que les « Gens
de lettres » ? Beaubourg [Maurice
Beaubourg] me donne rendez-vous vendredi
aux « Gens de Lettres ». Si on te donnait une pareille indication à toi,
où irais-tu ? […] J’ai le
soupçon que c’est la Société des Gens de lettres qu’il désigne ainsi
familièrement. Si oui, où ça se trouve-t-il ? »… 30 €
13.- Casimir BROUSSAIS [1803-1847], médecin, fils de François Broussais.
LAS, Paris, 18 mars 1842, à Jean-Baptiste-Alphonse Chevallier
(1793-1879), pharmacologue, chimiste et hygiéniste ; 1 p. in-8° oblongue.
Il est venu lui présenter ses civilités en son absence afin de « lui recommander sa candidature à
l’Académie de Médecine… » — Mais Casimir Broussais, mort très jeune,
ne put jamais franchir le seuil de cette académie. 30 €
14.- Thomas-Robert BUGEAUD [1784-1849], duc d’Isly, maréchal de France. LAS, Paris, 3 mars 1845, au ministre du
Commerce [Laurent Cunin-Gridaine] ;
1 p. in-4°. Il lui communique une lettre du docteur Picquet. « Je suis désespéré de lui avoir parlé
de cela ; mais vous me le présentiez comme certain et vous m’aviez même
autorisé à le lui annoncer. Ce pauvre diable avait déjà fait tous ses
préparatifs de départ, il avait même vendu ses chevaux. Est-ce qu’il ne vous
serait pas possible de déterminer M. Bertrand à faire nommer son fils à sa
place et d’assurer ainsi l’avenir qui peut lui échapper sous un autre
ministre ? […] il ne me paraît
pas juste que les deux places soient dans la même famille, ou plutôt dans la
même main, car c’est le fils qui fait les deux. »… 50 €
15.- Marie-Barthélémy, vicomte de CASTELBAJAC [1776-1868], homme
politique, ultra, ami de Villèle, directeur général des haras, de
l’agriculture, du commerce et des manufactures (1823), baron et pair de France
(1830). LS, Paris, 10 septembre
[1823 ou 1824], à un collègue ; 1 p. in-4°, en-tête Ministère de l’Intérieur – Direction des Haras et de l’Agriculture. Il
a reçu les deux lettres par lesquelles son collègue lui faisait part de
l’avancement accordé aux deux employés qu’il lui avait recommandés et il l’en
remercie. 20 €
JANE CATULLE-MENDÈS OU LES POTINS DE LA COMMÈRE VERSION
1909
16.- Jane CATULLE-MENDÈS [1867-1955], femme de lettres, dernière épouse
de Catulle Mendès. Deux lettres à Mme
Gustave Kahn au sujet de Charles-Henry Hirsch. 1) LAS, s.d. ; 4 pp. in-8°. Curieux
début : « Depuis l’affaire Jean
Tharaud, savez-vous comment on appelle le monsieur sujet aux erreurs de
prénoms ? Charles-Alphonse Hirsch. Que de choses en un mot ! […]
Vous pouvez faire circuler les prénoms.
Et je n’en dénie point la parenté. Et quelque chose d’extravagant que
j’oubliais ! Le Marneffe [nom d’un mari trompé apparaissant
dans la Cousine Bette] est allé trouver, pour se recommander à la
légion d’honneur, savez-vous qui ? Devinez. En cent, en mille ? Maurice Barrès, en disant que
lui, Hirsch avait des ennemis parce qu’il était juif, et qu’il comptait
sur la haute intelligence, largeur d’idées etc. de Barrès pour ne point faire
d’opposition contraire. Cet homme a bien
réuni ses deux cornes en toupet. »… - 2) LAS, [Paris, 12 octobre 1909] ; 4 pp. in-8° sur papier de
deuil ; env. cons. Elle revient sur l’affaire Hirsch : « Elle dépasse le concevable. Il
accepte la situation. Sa femme vient déjeuner avec lui, va avec lui à
l’Odéon quand il y a répétition [de sa pièce Les Emigrants, qui sera créée le 21 octobre], et part dîner et passer la nuit dehors. Dans quelque temps, quand
l’autre commencera à en avoir assez, elle ira de temps en temps au théâtre avec
son mari qui dira qu’elle est un ange et qu’on l’a calomniée. En attendant il
essaye de dissimuler la lucrative combinaison actuelle. […] Tout de même y aura-t-il encore quelqu’un
pour saluer cette fille, et serrer la main de ce… monsieur. »… — Sur
ce ménage à trois qui semble avoir défrayé la chronique du microcosme littéraire
parisien en 1909, voir ce qu’en dit Paul Léautaud dans le second tome de son Journal littéraire. Les noms — prudence
oblige — ont, comme toujours, été remplacés par de fausses initiales, mais
l’histoire telle que la raconte Jane Catulle-Mendès offre beaucoup de
similitudes avec celle qu’Henry-D. Davray a rapportée à Léautaud. 80 €
17.- Michel CHEVALIER [1806-1879], économiste et homme politique. LAS, Paris, 6 avril 1846, à son « cher Maillard », en poste à
l’Ile Bourbon ; 4 pp. in-8°. Il
lui annonce qu’il l’a recommandé « d’une
manière particulière » au directeur des Colonies et attire son
attention sur une sorte de ponts fabriqués en Amérique. « Puisque vous voilà chargé des Ponts et Chaussées dans une île où
il y a de beaux bois, je crois faire une chose qui vous soit agréable et utile
et vous fournisse une occasion de vous signaler en vous désignant une espèce de
ponts en bois, nommés Ponts en treillis ou ponton de l’invention de M.
Town, d’une facilité extrême de construction, se prêtant à franchir des cours
d’eau très larges avec un petit nombre de piles (en pierre) et que des ouvriers
peu intelligens peuvent exécuter à la perfection. C’est un système très usité
en Amérique, dans les Etats-Unis où les bois sont très beaux, aussi on y fait
des travées de 50 à 60 mètres […] des
ponts ainsi faits supportent les convois les plus lourds des chemins de fer
avec toute leur grande vitesse. » Il lui aussi une description de ces
ponts extraite d’un livre qu’il a publié voici trois ans. « Le dernier modèle, celui que je vous recommande le plus, est
celui des écluses de Peacock (pages
60 à 65). Au surplus l’ouvrage même […]
a dû parvenir à l’Ile Bourbon. »… Il lui expédie également les
planches séparées dans un rouleau en insistant à nouveau sur le fait que la
maîtrise de cette technique l’aidera dans sa carrière. — L’ouvrage dont parle Michel
Chevalier est son Histoire et description
des voies de communication aux Etats-Unis, parue en 2 volumes (Paris,
Gosselin, 1840-1842). 60 €
18.- [Charles CHINCHOLLE
(1845-1902), journaliste et romancier] Son ex-libris gravé, représentant
des canards s’ébattant et voletant autour d’un encrier géant planté d’une
grande plume aux barbes usagées ; format 9 x 11,5 cm.* 10 €
19.-[CHOUANNERIE] LS par trois membres de l’Administration Centrale du
Département de la Mayenne, Laval, 29 prairial an VI [17 juin 1798], à
l’administration centrale d’un département voisin dont le nom a été
découpé ; 1 p. ½ in-4°, en-tête Département
de la Mayenne Bureau de la Police. Ils ont appris que des
troupes déguisées partant du territoire de ce département s’étaient portées
dans la Mayenne, « en la commune de
Bourgon, canton de Juvigné, qu’elles avoient eû des pourparlers avec les nommés
Michel Huet, Julien Pinçon [ancien
compagnon de Jean Cottereau, dit Jean Chouan], Jean Berthier, Pierre Boutruche, et Pierre Pinçon, tous ci-devant Chouans de la commune de Bourgon ; que ces
individus promirent de reprendre les armes au premier signal… » Les
signataires aimeraient savoir si ces faits sont fondés. 50 €
20.- [CONGO BELGE] Félix FUCHS [1858-1928], magistrat,
gouverneur général du Congo Belge de mai 1912 à janvier 1916, fils de
l’architecte Louis Fuchs. LAS, 2
juillet 1912, à son frère Sam ; 2 pp. in-8°, en-tête Congo Belge – Cabinet du Gouverneur général. Il le remercie pour
ses félicitations, auxquelles il a été sensible. « Tu es le plus fidèle et le plus attentif des aînés et ta
bienveillante sollicitation de grand frère ne m’a jamais fait défaut depuis le
jour où tu m’as élu pour secrétaire dans la Commission des Installations
maritimes dont tu présidais une section. » En post-scriptum, il lui
demande s’il a bien reçu le portait qu’il a déposé chez lui la veille de son
départ pour le Congo. « Tu
vagabondais quelque part dans de lointaines Espagnes. » — Joint :
sa carte de visite avec le titre de vice gouverneur général du Congo belge. 50 €
21.- Pauline-Eulalie DAMERON [1825-1890], soprano, maîtresse d’Esprit
Auber, sociétaire de l’Opéra de 1845 à 1861. LAS, s.d., au directeur de l’Opéra [Nestor Roqueplan ?];
1 p. in-8°. Elle le remercie d’avoir accepté de la réengager et le prie de lui « laisser un rôle dans le nouvel
ouvrage de Verdi que l’on va mettre
en répétition. » Elle travaille beaucoup : « je sais une douzaine de rôles, parce que je tiens à ce vous ne
regrettiez pas de m’avoir gardé votre pensionnaire. »… 30 €
22.- [Colette DARFEUIL (1906-1998), actrice] Belle photographie originale
signée par le photographe et dédicacée à Claude Fournier par Colette Darfeuil,
la sensuelle et émoustillante actrice qui illumina de sa présence 115 films
entre 1920 et 1953, format 16 x 22 cm. Mention « Cinémonde Archives »
au verso. 40 €
23.- M. DESBARROLLES [?- ?], nièce et élève du chiromancien Adolphe
Desbarrolles ( ?). Carte a. s.,
23 septembre 1915, à Joséphin
Péladan ; 2 pp. in-12 oblongues. Elle se souvient très bien de la
soirée évoquée par Péladan dans sa lettre. « Cela
n’a rien d’étonnant ma vie n’ayant rien de très saillant. Mais vous !!!
Enfin je serais très heureuse de causer un peu avec vous. Mais pour l’instant
je suis peu chez moi. J’y serai complètement la semaine prochaine. »… 20 €
24.- Edouard DETAILLE [1848-1912], peintre militaire. LAS, 9 juin 1888, à un ami ; 1 p.
½ in-8°. Il est heureux de la médaille d’honneur qu’il vient d’obtenir [lors de
sa participation au Salon de 1888, pour son tableau intitulé « Le
Rêve »] et il remercie son ami pour ses félicitations : « Que j’ai été content, mon bon ami,
vous n’en avez pas idée ! heureux de cette médaille d’honneur à laquelle
je n’osais pas aspirer, heureux du témoignage de bonne sympathie et
d’amitié ; vous avez été gentil comme tout et votre dépêche m’a tapé droit
au cœur. Si je ne vous l’ai pas dit de suite, c’est que je me suis sauvé de
Paris pour aller savourer mon bonheur aux champs. Depuis huit jours j’étais
chez un de mes amis dans le département du Nord. »… 50 €
25.- Roland DORGELÈS [1885-1973], écrivain [Acad. Goncourt 1929]. LAS, Venise, 6 septembre 1951, à son « cher ami Laudat » ; 1 p.
1/2 pet. in-4° (déchirure et plis). Il tient à le rassurer, il lui apportera
son compte rendu de « l’opéra de Stravinsky » [The Rake’s Progress, créé le 11
septembre 1951 à Venise, avec Elisabeth Schwartzkopf] : « C’est pour cela, uniquement, que je prolonge de 3 jours mon
séjour à Venise. J’assisterai à la générale (pas à la première, qui a
lieu le lendemain). […] Il fait beau.
Un des films français que je viens de voir, celui de Delannoy-Jeanson [Le
Garçon sauvage], m’a paru d’une
extrême bassesse. Au contraire, — parce que le fond en est documentaire, — le
film sur les aveugles (La Nuit est mon domaine) [en fait La Nuit est mon Royaume, de Georges
Lacombe, avec Jean Gabin et Simone Valère] est
émouvant, dans ses parties vraies. »… — Joint, du même, deux
autres lettres : 1) A une amie (demi-page in-4°). Il lui envoie un
trèfle à quatre feuilles (collé en bas de page). – 2) A un confrère (2 pp.
in-12). Réponse à une enquête sur l’au-delà. « Le travail m’écrase et depuis Saint-Magloire […] je n’ai plus voulu percer les voiles de
l’au-delà. »… 50 €
26.- Édouard DUJARDIN [1861-1949], écrivain. LAS, Paris, 31 décembre 1886, à
Joséphin Péladan ; demi-page in-8°, adresse imprimée en tête. Lettre
d’un wagnérien à un autre. Il le remercie pour sa lettre. « Croyez-vous être à Paris avant le 16 janvier
prochain ? Je vous serais reconnaissant de m’en avertir, pour qu’alors je
me réserve de vous causer… Wyzewa
m’a chargé de vous saluer. »… —C’est en janvier 1887 que devaient
commencer les répétitions de Lohengrin à
l’Eden-Théâtre et les deux rédacteurs de la Revue
Wagnérienne étaient sans doute bien informés. Mais il s’agit probablement
d’une coïncidence. 60 €
27.- Charles DUPIN [1784-1873], mathématicien, ingénieur et homme
politique. LA, Londres, 24 juillet
1820, à l’historien Jules
Berthevin ; 1 p. in-4°, adresse au verso. Au sujet d’un de ses livres [Voyages dans la Grande-Bretagne ?] :
« Rendez compte de mon ouvrage dans
la Quotidienne, considérez mon ouvrage sous le point de vue d’utilité
générale. Plus il est opposé au
despotisme militaire plus il est anti-bonapartiste : ce champ de
bataille n’est-il pas honorable & convenable pour un champion tel que vous
& ne doit-il pas convenir à la Quotidienne ? Le 6e
livre du 1er volume, la description des écoles 2e volume
vous offriront de quoi citer. Vous devez voir d’ailleurs qu’en Angleterre, je
loue à chaque instant le Ministère pour ce qu’il a fait de vraiment bien, mais
jamais pour ce qu’il a fait de mal. »… 50 €
28.- Pierre, comte DUPONT DE L’ÉTANG [1765-1840], général de la
Révolution et de l’Empire, il fut destitué par Napoléon et emprisonné après
avoir capitulé à Baylen devant l’armée espagnole commandée par le général
Castaños ; le retour des Bourbons le plaça à la tête du ministère de la
Guerre (avril 1814). LS, Paris, 5
mai 1814, au général comte Paul Grenier ;
2 pp. ½ in-folio, en-tête Ministère de la
Guerre – 3e Division – Bureau du Mouvement des Troupes. Il vient
de recevoir à l’instant la lettre que Grenier lui a expédiée de Novare et lui
donne des informations sur l’évacuation des troupes alliées et ses directives pour le retour en France de
l’armée d’Italie : « d’après
les renseignements qui me sont donnés sur les époques d’évacuation par les
armées alliées, il paroit que le Corps du Général Giulay partira de Dijon le 12
Mai. Que celui du Général Collorido partira de Lons le Saulnier le 18 Mai. Que
celui du Général Lederer partira de Bourg le 23 Mai. Et que celui du Gal
Philippe de Hesse Hombourg partira de Lyon le 24 Mai. Ainsi je pense que le 20
Mai le Département de l’Isère rentrera à notre disposition et les autres
départemts voisins successivement. […] Vous aurez reçu ma lettre du 29 avril concernant votre Mouvement avec
les Troupes de l’Armée d’Italie ; dans la position où vous vous êtes trouvé,
ces Instructions qui étoient une Direction Générale auront pu éprouver des
modifications exigées par les localités ou circonstances. Je vous prie de me
tenir bien exactement informé de ce que vous aurez fait et de la marche de
chaque Troupe […] J’écris au Général
Commandant la 27e Division Militaire pour lui faire connoitre, que
d’après les explications que j’ai eues avec Sa Majesté l’Empereur de toutes les
Russies, nos Garnisons doivent laisser dans les places toute l’artillerie
adhérente aux places, c’est-à-dire qui fait réellement partie de leur dotation,
mais que nous devons ramener toute l’artillerie de campagne avec ses
approvisionnemens. J’ai reçu à cet égard l’assentiment de Sa Majesté l’Empereur
de Russie de la manière la plus positive, et s’il y avait la moindre
difficulté, il faudrait la lever par des communications amicales avec les
Commandants des Troupes alliées ; cela s’applique particulièrement aux
effets d’habillement, d’équipement & qui ne peuvent, en aucune manière,
être considérés comme faisant partie de la dotation des Places, mais comme
appartenant aux équipages de Campagne de nos armées. »… Intéressant document historique. 280 €
29.- Camille ERLANGER [1863-1919], compositeur. Carte de visite a. s., s.d., à
Pierre Louÿs ; 1 p. in-16. Courrier mondain. « Cher collaborateur et ami, Je tiens à ce que vous soyez des
premiers à apprendre mes fiançailles avec Mlle
Hillel, une jeune fille charmante, doublée d’une personnalité fort
intéressante et d’une intelligence rare. »… En post-scriptum, il lui
donne des nouvelles de l’avancement de son drame musical inspiré du célèbre
roman de Louÿs : « J’ai commencé le dernier acte d’Aphrodite. »
— Camille Erlanger épousa en 1902 Irène Hillel-Maoach [1878-1920], futur
auteur d’un livre aussi curieux que recherché : Voyages en kaléïdoscope (1919). Irène Hillel-Erlanger a aussi
publié des poèmes sous le pseudonyme de Claude Lorrey. 50 €
30.- Alfred, comte de FALLOUX [1811-1886], homme politique, ministre de
l’Instruction publique du 20 décembre 1848 au 31 octobre 1849, auteur de la loi
sur la liberté de l’enseignement à laquelle son nom est attaché. LS, Paris, 5 avril 1849, à Laurent, rédacteur en chef de La Patrie ; 1 p. in-4°, en-tête Ministre de l’Instruction Publique et des
Cultes. Il lui annonce que par un arrêté en date de ce jour, il a accordé « à M. Soret, surnuméraire au ministère
de la Marine […] la remise des divers
droits d’inscriptions, d’examens et de diplôme. Cette décision est notifiée à
M. le Vice Recteur de l’Académie de Paris, qui en assurera l’exécution. »… 30 €
31.- Gabriel FAURÉ [1845-1924], pianiste, organiste et compositeur. LAS (carte pneumatique), Paris, 14
septembre 1910, à Joseph Froment ; 1
p. in-8° (consolidation). Préparation d’un concert. Il le remercie pour sa
peine et lui sait gré « de vouloir
bien céder le grand orgue à Guilmant
qui sera à midi à l’Eglise. Puis-je compter sur vous pour l’installer à votre
place ? […] Les altos et les violons auront-ils des
sourdines ? C’est indispensable. »…*** 150 €
32.- Jules FERRY [1832-1893], homme politique, membre du gouvernement de
défense nationale en 1870, ministre de l’Instruction publique (1879-1880). LAS, Paris, 17 novembre [1879], à son « cher ancien collègue » ;
1 p. in-12, en-tête Cabinet du Ministre
de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts. Il l’informe de son intention « de visiter l’Ecole Monge demain mardi :
j’y serai à deux heures précises. »… 35 €
33.- Oscar FIGUIER [1805-1879], pharmacien-chimiste montpelliérain,
oncle du vulgarisateur scientifique Louis Figuier. LAS, Montpellier, 24 juin 1837, à M. Lacroix, pharmacien à Mâcon ; 2 pp. in-4°, vignette (légt
froissée). Figuier écrit au collègue avec qui il partage la médaille d’or que
vient de leur décerner la Société Royale de Médecine pour leurs mémoires. Il
joint à son courrier du cyanure d’or pur. « Sans
me flatter voilà un travail sur ce composé aurifère qui eût mérité une belle
médaille, car outre l’aptitude de plus de deux années, j’ai eu à entreprendre
des essais fort coûteux pour arriver je puis dire à la perfection, et malgré
toutes mes peines, je vois avec peine égalemt que ce composé
est très mal préparé à Paris, car tous ceux que j’ai examinés abandonnt,
par le lavage 15% de cy. de potassium. Au reste, j’écrirai à ce sujet. » Il
revient sur leurs travaux : « le
sujet était on ne peut plus ingrat, et je défie Gay-Lussac d’éclairer la question. Malgré cela, quoique vous en disiez,
pour moi comme pour vous, le rapport aurait pu être plus flatteur. » Il
est en train de revoir son « volumineux
mémoire, car sachez qu’il me fallut 9 h de dictée à mon neveu [probablement
Louis Figuier, qui deviendra médecin
en 1841 puis professeur de pharmacie à Montpellier en 1846]. Je le polis en ce moment, et le ferai bientôt imprimer, et me hâterai
de vous en faire hommage. Je désire que vous en fassiez autant de votre
côté. »… 60 €
34.- André GILL [1840-1885], caricaturiste, peintre et écrivain. Dessin original aquarellé en couleurs sur
calque, signé et daté (17 octobre 1870), format 16 x 21 cm, sur feuille 21
x 31 cm. Portrait de Pierre-Frédéric
Dorian (1814-1873), ingénieur et maître de forges, ministre des travaux
publics dans le gouvernement de défense nationale de septembre 1870. Voir la reproduction en première page. 250 €
35.- Jacques-Pierre de GISORS [1755-1828], architecte ; avec son
confrère Emmanuel-Chérubin Leconte, il aménagea l’ancienne salle des machines
du théâtre des Tuileries pour la Convention nationale et conçut l’hémicycle du
Palais Bourbon. PAS, Paris, 15
fructidor an 2 [1er septembre 1794], à des « citoyens administrateurs » ; 1 p. in-4°. Certificat d’aptitude
délivré au citoyen Chevrier, qui a fait des études chez lui pendant trois ans
et a « composé plusieurs projets
tels qu’une cazerne pour la Cavalerie des Prisons […] Je certifierai encore, ajoute-t-il, que lors-ce-que j’ai été chargé de la
construction de la Salle des Comités de
la Convention nationale au Palais des Tuilleries, le citoyen Chevrier a
suivi ces travaux, avec toute l’intelligence possible ; il connoit très
bien la perspective, il a des éléments de géométrie, lève très bien des plans
& je suis persuadé qu’il pourrait être utile à sa patrie employé dans le
Génie militaire. »… 65 €
36.- Emile GOUDEAU [1849-1906], écrivain du genre hydropathe. LAS, Paris, s.d., au peintre Antonio de La Gandara ; 1 p. in-8°. Il lui demande
de soutenir de tout son « pouvoir de
membre du jury l’envoi de Mlle Huet […] N° 911 Portrait de Madame G… (pastel) – 913 Portrait de Madame H…
(huile) – 914 Gars breton (huile). C’est au vieux camarade que je m’adresse,
avec d’autant plus de confiance que je recommande des œuvres qui, à mon avis,
sont fort bien. »… — Le dictionnaire Bénézit signale une dénommée
Marie Huet, de Solesmes, sociétaire des Artistes Français dès 1887, sans
mentionner la moindre récompense. 70 €
37.- Yves GUYOT [1843-1928], économiste, journaliste et homme politique,
dreyfusard de la première heure, féministe et partisan de la séparation de
l’Eglise et de l’Etat. LAS, Paris, 5
novembre 1898, à H.-G. Ibels ;
1 p. ½ in-4°, en-tête Le Siècle – Grand
Journal Quotidien – Directeur politique : Yves Guyot. Très belle lettre envoyée à Ibels en pleine
affaire Dreyfus. Il le remercie pour son livre Allons-y ! « Vous avez des pages épiques. Le général
qui donne un coup de pied dans les balances de la justice restera comme un
symbole. Votre Esterhazy est tel que
l’aurait interprété Frédérick Lemaître. C’est Robert Macaire en uniforme,
l’escroc devenu traître et assassin. Je
vous félicite d’avoir sauvé le bon renom de la caricature française que galvaudaient
honteusement Forain et Caran d’Ache. Ils oubliaient que son honneur a
toujours été d’être du côté de la vérité et de la justice. Vous êtes notre Daumier, et vous avez des pages immortelles comme son
cadavre de la rue Transnonain. »… 75 €
— [Irène HILLEL-ERLANGER alias
Claude LORREY (1878-1920] Voir la lettre de Camille Erlanger à Pierre
Louÿs.
— [Charles-Henri HIRSCH] Voir la lettre de Jane Catulle-Mendès.
38.- Maximilien-Joseph HURTAULT [1765-1824], architecte du roi,
professeur à l’Ecole des Beaux-Arts, membre de l’Institut, inspecteur général
des bâtiments civils ; sous la Révolution, il restaura le palais des
Tuileries et réalisa à Fontainebleau le pavillon de l’Etang et la fontaine de
Diane. PAS, Paris, 16 juillet 1814, à M. Blondel ; 1 p. 1/3 in-4°. Il
lui envoie et lui recommande le nommé Ronsin : « il est charpentier de son état et très intelligent ; je
l’ai fait occuper à Fontainebleau
tant que j’ai eu quelques travaux, non seulement dans son état mais à diverses
autres besognes, et comme c’est un très honnête homme j’ai pu lui confier
souvent des objets de magasin et je n’ai jamais eu qu’à m’en louer : il
est père de 9 enfans et cela ajoute encore à l’intérêt que je lui porte… » 45 €
39.- [DIRECTION DE L’IMPRIMERIE & DE LA LIBRAIRIE – 1861-1866
] Lettres adressées à Jean-Claude GALLIX,
inspecteur général de l’Imprimerie et de la Librairie, par Georges Imhaus,
directeur de l’Imprimerie et de la Librairie au ministère de l’Intérieur, et
par son successeur, Charles de Courcelles. 1) Georges IMHAUS [1817-1888]. LS,
Paris, 13 août 1861 ; 1 p. in-4°, en-tête Ministère de l’Intérieur. Il l’informe qu’à l’occasion de « la fête de l’Empereur, une messe
solennelle suivie d’un Te Deum, sera célébrée le 15 de ce mois, à une heure précise,
en l’Eglise Métropolitaine de Notre Dame » et le convoque à la
cérémonie où une place lui sera réservée. « On
sera en uniforme », est-il précisé. — 2) Charles de COURCELLES [ ?- ?]. 8 LAS, 1861-1866, 1 p. in-4° et 10 pp. in-8°, plusieurs sur papier
à en-tête Ministère de l’Intérieur –
Cabinet du Directeur de l’Imprimerie et de Librairie (état moyen, défr.,
plis, bords effrangés). « M. Imhaus
est à Paris probablement ou il y sera sous peu. Pourrai-je lui dire qu’il vous
a été possible de faire quelque chose pour son protégé, M. Gaillet, dont je
vous ai parlé lors de notre rencontre dans le salon du ministre ? »… (1er
février 1862) – « J’ai vu hier M.
Eréau, qui a devant moi donné l’ordre d’aller aujourd’hui demander au chemin de
fer de Lyon la réponse à la lettre écrite par M. le Préfet de police, au sujet
de votre tournée. J’ai fait connaître votre itinéraire, pour que la carte de
circulation vous parvienne plus tôt, si elle est délivrée. »… (5
décembre 1862) – « Etes-vous encore
à Paris et que s’y passe-t-il ? Le bruit circule et va croissant de
modifications notables dans le personnel de l’administration. Les changements
comprendraient-ils la Direction de la Presse et s’étendraient-ils à la
Drôme ? […] Je ne voudrais pas
négliger une chance d’être appelé à une plus grande activité […] je n’hésiterais pas à me rendre
immédiatement à Paris, si vous pensiez que cela fût à propos. […] J’ai vu, dans les dernières nouvelles, que
le Suffrage universel allait paraître. N’est-ce pas le journal auquel
vous vous intéressez ? »… (Die, 11 septembre 1866)
50 €
40.- Louis JADIN [1768-1853], page
de Louis XVI, compositeur, violoniste, claveciniste, professeur de musique des
pages de la chapelle du Roi sous la Restauration. LA signée « L. Jadin gr
des Pages de la musique du Roi », 5 octobre 1822 ; 1 p. in-4°
(annotations marginales). Lettre d’affaires. « Vous trouverez ci-joint le devis à peu près des livres demandés
pour MM. les Pages, il serait peut-être possible de les avoir à plus bas prix
en s’adressant au libraire de l’Intendance comme cela se faisait
antérieurement. »… 30 €
41.- Louis-Joseph JAY [1755-1836], dessinateur et professeur de dessin,
fondateur du musée de Grenoble (1798). LAS,
Saint-Hilaire (Isère), 31 octobre 1820, aux libraires Rey & Gravier ;
1 p. in-4°, adresse et marques postales. Il aimerait savoir si l’ouvrage dont
il leur a confié la vente « a eu un
débit plus favorable » que l’année précédente. [Il s’agit de sa
traduction augmentée de notes d’un Recueil
de lettres sur la peinture, la sculpture et l’architecture (Paris, Galerie
de Tableaux, 1817)] « L’Espagne et
le Portugal ou tout autre pays, ne pourraient-ils offrir des circonstances
favorables pour la vente ? on y cultive les arts ; l’entrée de nos productions littéraires n’y
est plus prohibée. Elle est au contraire favorisée maintenant. »… Il
compte sur leur zèle pour accélérer la vente de son livre. Il n’est peut-être
pas inutile de préciser que Jay a été destitué de son poste de conservateur du
musée de Grenoble en 1815 et que les communications qu’il adressait à
l’Institut de France, à l’Académie des Arcades de Rome et à celle des beaux
arts de Pérouse ne le faisaient pas vivre…
60 €
42.- Gustave KAHN [1859-1936], écrivain. Notes manuscrites autographes : Saint-Georges de Bouhélier,
s.d. [circa 1920] ; 4 pp. in-8°. Notes préliminaires éparses et sans
réelle continuité destinées à la rédaction d’un article sur le théâtre de Saint-Georges
de Bouhélier. Gustave Kahn fait notamment allusion à la Tragédie royale, au Carnaval
des Enfants et à la Vie d’une femme.
« Il est l’homme qui distingue sous
les formes le sincère et à travers le provisoire le permanent. » Cette
définition du poète tragique que donnait il y a quinze ans Saint-Georges de
Bouhélier s’applique avec justice à lui-même. Tout passe, tout s’harmonise,
tout se brise et tout refleurit. Les châteaux de sable des illusions
collectives s’évanouissent en même temps que croulent les empires. Les œuvres
provisoires courent s’engouffrer aux crépuscules douloureux. […] Je me souviens de cette impression profonde
après que le rideau se fut levé sur le Carnaval des Enfants, d’une
émotion intense montant comme du bas de la rue, […] de cette atmosphère à la fois chargée de deuil et de passion, de cette
atmosphère d’orage lourd avec des parfums violents dans ce cadre, cette rumeur
humaine, ce chœur, cette sorte de chœur antique renouvelé, que figuraient les
musiques grossières du dehors et les passages des masques. »… — On
joint : Les textes dactylographiés de deux allocutions prononcées
par Saint-Georges de Bouhélier lors
de banquets en l’honneur de Gustave Kahn. Tous deux présentent de petites
corrections autographes ; un seul est signé. 1) « Je salue en Gustave Kahn le libérateur de la Poësie française,
l’un des plus grands représentants du symbolisme, cette glorieuse Ecole,
désormais classique. En des temps lointains, que ne peuvent pas ne pas se
rappeler les historiens de la littérature, mais dont, quant à nous, nos cœurs
refusent de se souvenir […] il m’est
advenu, à moi qui devais tant aimer et tant admirer Gustave Kahn, de le battre
en brêche. Non que son talent magistral ne me fut pas perceptible, ni que
m’échappât la noblesse de son esprit, mais à cause des idées sur l’art dont il
était le tenant… » - 2) « Si
j’ai accepté de parler ici, à ce banquet que nous donnons à Gustave Kahn, c’est
à la fois pour le fêter et pour confesser devant vous la vanité des Ecoles.
J’ai eu vingt ans, j’ai cru, comme le croient heureusement ceux de cet âge, que
la génération dont je faisais partie était la plus belle qui fut jamais née, et
qu’elle apportait dans les plis de son manteau tout le salut de la terre !
Je l’ai cru et j’aurais eu tort de ne m’en pas persuader. Il faut à la jeunesse
l’élan et l’espérance. Sinon, comment se jetterait-elle dans la bataille de la
vie ? Nous arrivons, nous ne respectons rien, nous voulons briser les
vieux moules, nous frayer un sentier neuf. »… — On ajoute enfin :
deux cartes de visite aut. signées de Bouhélier à Kahn. Vœux (s.d.) et
condoléances (1908). 120 €
ÉLOI LABARRE, HÉLY D’OISSEL, LA COLONNE NAPOLÉONE &
LE PALAIS BRONGNIART
43.- Éloi LABARRE [1764-1833], architecte, il dressa les plans de la
colonne de la Grande Armée à Wimille. LAS,
29 juin 1822, au baron Abdon Frédéric
Patrocle Hély d’Oissel (1777-1833), conseiller d’Etat, directeur des
Travaux de Paris ; 1 p. in-4°. Il a besoin de se rendre à Boulogne [plus
précisément Wimille] « pour deux ou
trois fois 24 heures, afin d’y organiser la pose des bronzes du Couronnement de
la Colonne des Bourbons [initialement
Colonne Napoléone]. » Il sera donc
absent cinq ou six jours. « Les
travaux de la Bourse [i. e. le palais Brongniart] n’auront aucunement à souffrir de cette absence qui ne pourrait être
prolongée à cause des Etats de situation de Travaux qui vous seront présentés
pour le mois de juin. »… — A la mort de Théodore Brongniart, en 1813,
c’est Labarre qui fut chargé d’achever le palais de la Bourse, ce qu’il fit de
1813 à 1825. — En haut de page, 4 lignes autographes signées d’Hély
d’Oissel : « Ecrire à M. de La
Barre qu’il peut s’absenter mais qu’avant de partir je le prie de donner des
ordres pour le déplacement du petit atelier de serrurerie dont M. Jaumery demande
la démolition. HD. » 70 €
44.- Jacques LAPLAINE dit J. LAP [1931-1987], caricaturiste. Dessin original signé, au feutre noir,
format 16 x 20 cm sur carte rigide 24,5 x 32 cm. Sous le dessin, une légende
écrite au crayon fait dire à de Gaulle accueillant ses visiteurs : « — L’Europe,… on verra ça à… Spaak… ou
à la Trinité… !.. » — Dessin paru dans le Canard Enchaîné. 50 €
45.- Madeleine LEMAIRE [1845-1928], peintre et illustratrice, amie de
Proust, dont elle illustra Les Plaisirs
et les Jours, de Reynaldo Hahn et de Robert de Montesquiou. Correspondance amicale
et mondaine adressée au flûtiste Louis Fleury (1878-1926), 13 LAS + 1 carte
a. s. + 1 carte de visite a. s. (1910-1923), la plupart non datées ; 18
pp. in-8°, 2 pp. in-12 et 2 pp. in-16 ; 2 env. cons. L’artiste évoque ses
expositions et ses conférences, les concerts de Louis Fleury et ceux qu’elle
donne chez elle, dans son hôtel particulier parisien ; elle évoque aussi
ses problèmes de santé et les désagréments causés par la guerre. « Mme Blanche Marchesi [mezzo-soprano (1863-1940] vient à Paris donner un grand récital de
chant, dans la salle de mon Université des Arts, 39, rue de la Boétie, samedi 7
mai à 9 heures du soir. Elle me charge de vous demander si vous voudriez lui
apporter votre concours et lui accompagner l’air d’Hippolyte d’Anne de
Brancas et pour un morceau seul, au milieu de son récital ? »… (1er
mai 1910) – « Ce sera avec plaisir
cher monsieur que j’irai à votre concert si je suis à Paris. Mais j’ai peur d’être
encore absente. En tout cas je m’inscris pour deux billets. »… (Dieppe,
7 mai) - « J’aurais dû déjà vous remercier de votre si beau concours à ma
conférence, et de la façon délicieuse et poétique avec laquelle vous avez joué.
Vous avez enchanté tout le monde… » (s.d.) – « Reynaldo [Reynaldo
Hahn] est à Barcelone. J’ai reçu un mot
de lui ce matin. Mais j’ai un de ses amis, parfait musicien, qui pourrait vous
accompagner les deux pièces. Cela vous irait-il ? Dans ce cas, passez donc
les [ ?] à cet ami qui habite à
ma porte pour qu’il les voie avant. Nous commencerons donc par l’air de Lucie
[dans Lucie de Mammermoor de
Donizetti] pour vous laisser votre
liberté pour l’autre concert. »… (19 mai 1913) - « Je suis ravie d’avoir eu de vos nouvelles après si longtemps. Je
suis à Paris de passage car depuis la guerre j’habite la Marne, où nous avons
été fort éprouvées par des dégâts matériels qu’il nous faut réparer. »… (s.d.)
– « Je veux vous prouver en vous
répondant bien vite, combien votre lettre m’a fait plaisir et m’a touchée. Vous
êtes un ami fidèle. Merci des nouvelles que vous me donnez de ma grande amie Lilli Lehmann [soprano allemande
(1848-1929)]. Je vais lui écrire, car
j’ai toujours conservé pour elle mes mêmes sentiments d’admiration et d’affection.
Je voudrais que Mignon Nevada [soprano
anglaise (1886-1971)] ait du succès à
Paris, car c’est une charmante fille pleine de talent et que j’aime beaucoup.
Mais je ne sais pas si elle sait si bien s’y prendre et si elle comprend le
goût français. Je trouve qu’elle donne son récital bien tôt dans la saison. […]
je voudrais qu’elle n’y mêle pas trop de
choses de théâtre, ce qui ne peut lui servir à rien et ce que l’on n’aime pas
dans un concert, et pas de mauvaise musique ce qui lui arrive souvent. Vous qui
avez un goût musical si sûr, vous devriez lui donner de bons conseils. En tout
cas je suis heureuse qu’elle ait votre concours. »… (Reveillon, 8
octobre) – « J’ai eu la grippe toute
la semaine. J’ai été très souffrante et je n’ai pu aller à votre concert où je
me faisais fête de vous entendre et de connaître les deux morceaux de Reynaldo [toujours Reynaldo Hahn,
bien évidemment]. Seriez-vous libre après
demain mardi soir. Mignon Nevada
vient chanter chez moi et me propose l’air de la folie de Lucie si vous pouvez
le lui accompagner. »… (s.d.) – « Vous
pouvez compter sur moi demain soir. Quoique souffrante je serai heureuse
d’aller vous entendre et j’y mène des amis. »… (jeudi) – « Vous m’avez invitée le mercredi 30
mai. Mais le mercredi je ne sors jamais, c’est mon jour de réception. Je l’ai
bien regretté. »… (s.d.) – « Je
ne serai pas à Paris pour votre concert. Je ne puis y venir que le 5 mai. J’en
suis désolée. J’ai tant de plaisir à vous entendre, ainsi que Madame
Fleury. »… (s.d.) - « Je croyais pouvoir aller à Paris pour
votre concert, dont le programme est ravissant, mais cela m’est impossible.
Veuillez me prendre les billets dont j’aurais disposé si j’avais été à Paris,
et faites des heureux avec. »… (Château de Reveillon, 15 décembre) – « J’ai été absente et ne suis rentrée à
Paris que mercredi. J’espérais toujours vous rencontrer et vous remettre
moi-même ma modeste dette. »… (s.d.) – « Le programme est fait. Gardons vos airs de Bach. Ils sont très
jolis. Blanche Marchesi n’arrive que demain soir à Paris. Elle
voudrait répéter samedi à 9 heures. »… (s.d.) – « J’ai bien peur de ne pouvoir arriver à temps pour votre concert
car je dîne en ville chez des amis chez lesquels on fait de la musique. »…
(s.d.) « Je viens d’être assez
gravement malade et ne suis pas encore remise. Les sorties du soir me sont
interdites pour longtemps. Sans cela je me serais précipitée à votre concert du
25 mai. Mon exposition dure jusqu’à 8 juin et à partir la semaine prochaine, on
m’y traînera tous les jours de 3 à 6h. »… (Paris, 17 mai 1923) — Intéressante
correspondance révélatrice de la place importante de la musique dans la vie de
Madeleine Lemaire. 800 €
46.- Ange-René-Armand, baron de MACKAU [1788-1855], amiral et homme
politique, ministre de la Marine et des Colonies (1843-1847). LS avec apostille autographe, Paris, 23
août 1844, à M. Dumon, ministre
secrétaire d’Etat au Département des Travaux publics ; 1 p. in-folio,
en-tête Ministère de la Marine et des
Colonies – Cabinet du Ministre. Il lui envoie 4 copies de documents qu’il a
fait préparer pour lui-même, « des documents qui [lui] ont paru les plus propres à donner une idée exacte de la situation des choses
dans nos Etablissements de l’Océanie. » Il le prie de les lui
retourner après les avoir consultés. Voici la liste des documents prêtés et
repris par Mackau : 1. résumé des
griefs antérieurs à la dépossession de la Reine
Pomaré. – 2. résumé des lettres de M. Bruat [Armand-Joseph Bruat
(1796-1855), amiral, gouverneur des établissements de l’Océanie ; c’est
lui qui fit accepter le protectorat français à la reine Pomaré IV] du 23 décembre 1843 au 25 mars 1844 – 3.
annexe au résumé des lettres de M. Bruat. – 4. Lettre de M. Reine au Ministre
de la Marine. » — Document en marge de la « guerre
franco-tahitienne », engendrée par la transformation du protectorat en
annexion pure et simple par Dupetit-Thouars, en novembre 1843. 60 €
47.- Léo
MALET [1909-1996], poète et romancier, créateur du détective Nestor Burma. Lettre dactylographiée signée avec ligne
autographe, Châtillon, 10 juillet 1975, à l’éditeur Alfred Eibel ; 1 p. in-4°. Courrier relatif à la
promotion de ses Poèmes surréalistes
(1930-1945) publiés par Eibel. Il
va participer à une Matinée Littéraire de France-Culture : « Roger
Vrigny m’a donné rendez-vous pour le 24 juillet au studio, aux fins
d’enregistrement. […] (Je suis passé à France-Inter, mais vous
savez comment se déroulent ces cérémonies, avec toujours devant vous un type
qui vous coupe la parole et un autre qui consulte sa montre : je n’ai pu
glisser un seul mot sur les poèmes.) » Côté presse écrite, il a
entr’aperçu un écho dans la Quinzaine
littéraire « et pas grand’chose d’autre dans le Figaro du 4, sous
la plume rapide de Mme Claudine Jardin (ne jetons quand même pas la pierre dans
ce jardin). » Enfin, Daniel Mallerin « projette de faire quelque chose d’assez important dans le Magazine
Littéraire, où il associerait les Cahiers [Les Cahiers du Silence] aux Poèmes,
mais réussira-t-il ? »… 90
€
48.- Catulle MENDÈS [1841-1909], écrivain. Manuscrit autographe : Notre
enquête sur le spiritisme, s.d. [1897] ; 5 pp. in-8° (nombreuses
ratures et corrections). Présentation de la grande enquête que Le Journal va consacrer au spiritisme. « De récentes manifestations où
beaucoup de personnes ont cru reconnaître une intervention surnaturelle, […]
la prochaine représentation de Spiritisme,
pièce de M. Victorien Sardou ; et enfin, une sorte d’inquiétude publique,
même chez les esprits les plus modernes et les plus sceptiques, à propos de
phénomènes supposés miraculeux, ont mis, cela est incontestable, le
spiritisme à l’ordre du jour. Le Journal pense donc que le moment
est opportun pour une enquête générale, sur l’état actuel de cette vérité, ou
de cette illusion. Tandis que M. Gustave
Kahn, en des articles impartiaux, parlera à nos lecteurs du spiritisme au
point de vue historique et philosophique, plusieurs de nos collaborateurs, avec
le concours d’hommes de science, interrogeront sur cette question toutes les
personnalités d’Europe, d’Amérique, d’Orient, de qui l’opinion compte ; et
les réponses seront publiées dans le Journal. […] Mais, nous le répétons, nous n’avons
aucun parti pris ; nous voulons nous informer et informer
les autres. »... A la fin de cette annonce, Mendès invite à adresser
toutes les communications à Gustave Kahn, à la rédaction du Journal. 100 €
49.- Henri MOISSAN [1852-1907], pharmacien, prix Nobel de chimie 1906. LAS, Paris, 15 novembre 1894, à Louis Olivier, directeur de la Revue
Générale des Sciences pures et appliquées ; 1 p. in-8°, en-tête Ecole
supérieure de Pharmacie 4, avenue de l’Observatoire Laboratoire de Toxicologie (défauts :
déchirures répar., froiss.) Au sujet d’un article paru dans la Revue des Sciences : « Pouvez-vous
remettre au porteur un tirage à part de l’article Chicago ou mieux le
manuscrit, je ne puis aller au Temps qu’en leur portant l’article et je
voudrais que tout cela fût terminé. »… 25 €
50.- Mathieu MOLÉ [1781-1855], homme politique, comte de l’Empire,
ministre de la justice de Napoléon, ministre de la Marine de Louis XVIII, président
du conseil sous Louis-Philippe de 1836 à 1839 [Acad. fr. 1840]. LA signée de son initiale patronymique,
[17 mars 1839], à une comtesse ; demi-page in-8° (manque au feuillet d’adresse,
privant de l’identité de la correspondante). Curieuse lettre désabusée de Molé
qui a remis au roi la démission de son gouvernement quelques jours auparavant,
le 8 mars. « Vendredi assurément. —
j’éprouve en ce moment qu’il est encore plus difficile de quitter la galère que
d’y entrer. — Depuis que je suis mort on ne me laisse pas un moment de
repos. »… 35 €
51.- Charles-Forbes-René, comte de MONTALEMBERT [1810-1870], journaliste,
historien et homme politique. LAS,
Florence, 30 octobre 1834, au graveur
allemand Ludwig Grüner (1801-1882), à Brescia ; 2 pp. ½ in-8° (petit trou sans perte de texte). Il lui demande
un service. Depuis 15 jours qu’il a quitté Brescia, il n’a aucune nouvelle de
ses lettres ni de son coffre. « Je
n’y comprends rien, si ce n’est qu’il ne pouvait rien m’arriver de plus
contrariant. J’ai mis moi-même la lettre à la poste de Brescia et je ne pense
pas que la police l’ait supprimée. Seriez-vous assez bon pour écrire encore une
fois à votre ami de Milan pour qu’il veuille bien s’informer de ce que
deviennent ces lettres et ce coffre. » Il est retenu à Florence par
suite d’une blessure faite à Brescia. « Le
voyage de là ici l’a mise dans un état déplorable ; et en arrivant ici, il
m’a fallu rester huit jours au lit, avec force saignées etc, et sans voir
personne au monde. » Il remercie Grüner pour son « extrême complaisance et cordialité envers lui pendant [son] malheureux séjour à Brescia. » Il
le remercie aussi pour son Raphaël — Grüner a gravé plusieurs Madones d’après
des dessins et des peintures de Raphaël —, lequel lui a procuré « plus d’un bon moment dans les tristes
journées » qu’il vient de passer à Florence. — Joint : un portrait lithographié de Montalembert. 60 €
52.- Camille Bachasson, comte de MONTALIVET [1801-1880], homme
politique, pair de France, plusieurs fois ministre sous la monarchie de
Juillet. PS comme ministre de l’Intérieur,
Paris, 22 février 1839 ; 1 p. in-folio, en-tête Ministère de l’Intérieur. Arrêté concernant la rétribution du
peintre Vincent Nicolas Raverat
(1801-1865), chargé de la décoration de l’hémicycle de la Madeleine. « Arrêtons une somme de deux mille
francs ordonnancée au nom de M. Raverat, chargé de l’exécution des peintures à
faire à l’Eglise de la Madeleine, à
valoir sur celle de dix mille francs, allouée pour ce travail. Le paiement de
cette somme sera imputé sur la portion afférente à l’exercice 1838 dans le
crédit de 1280000 francs alloué par la loi du 6 juillet 1836. »… 45 €
53.- Louis-Henri MOULIN [1802-1885], écrivain et avocat, auteur
d’ouvrages historiques sur l’affaire Calas, Port-Royal, l’Académie française,
etc ; avocat général près la Cour d’appel de Paris en 1848-49. LAS, Paris, 26 mars 1848, à un « Citoyen » ; 1 p. ¼
in-8°. Il demande le soutien de son correspondant en vue de l’élection de
l’assemblée constituante, les 23 et 24 avril prochains. Sans doute verrait-il
dans le suffrage de ses concitoyens la juste récompense de ses vertus
républicaines. « Sans avoir
l’honneur d’être connu de vous, je n’hésite pas à faire un appel à votre appui
en faveur de ma candidature, qui se présente sous les auspices du gouvernemt ?
Je ne suis pas, vous pouvez en croire Péan sur parole, un républicain du
lendemain. Il y a plus de vingt ans que pour la première fois, j’ai prêté à la
presse opposante l’appui de ma parole, & depuis lors il n’a jamais manqué
aux écrivains, ni aux citoyens poursuivis pour délits politiques. J’ai défendu
tour à tour le Corsaire, le Charivari, le Réformateur, le
Mouvement, la Tribune, l’organe le plus républicain de l’époque, et
que rédigeait avec tant de verve Armand
Marrast, enfin bon nombre d’hommes de lettres et de patriotes. […]
Comme vous, citoyen, je désire une
république forte & grande, assise sur des bases solides & durables,
réalisant enfin son admirable devise : Liberté, égalité, fraternité. »… — Louis-Henri
Moulin n’est pas entré à l’Assemblée nationale et il a troqué sa robe rouge d’avocat-général
pour retrouver sa robe noire remisée dès la chute de la monarchie de juillet. 25 €
— [OCÉANIE – POMARÉ IV – 1844]
Voir la lettre de l’amiral Mackau.
54.- Gabriel-Julien OUVRARD [1770-1846], financier et spéculateur,
fournisseur des armées de la Révolution et de Napoléon. LAS, Toulon, 29 avril 1842, à
Eugène Balleydier fils ; 1 p. in-8°. Il le prie d’informer l’amiral
Baudin qu’il a chargé MM. Agnan de lui envoyer le premier volume de ses
mémoires ainsi qu’une brochure de son fils contre la conversion des
rentes : « j’aurai l’honneur de
lui faire parvenir les deux autres volumes imprimés de mes mémoires avec une
nouvelle brochure de mon fils sur la suspension en entier de l’impôt foncier
pendant la paix sans aucun nouvel impôt, afin d’arriver à avoir une ressource
grande et certaine pour soutenir une guerre, même de longue durée. »…— Les
Mémoires de G.-J. Ouvrard sur sa vie et
ses diverses opérations financières ont paru en 3 volumes chez Moutardier
(1826-1827) RARE. 200 €
55.- Heinrich PANOFKA [1807-1887], violoniste, compositeur, enseignant
et critique musical allemand ; au cours de son passage à Paris, il
participa à des concerts de Berlioz. LAS,
Paris, 10 janvier 1859, à son confrère
Gustave Hecquet ; 1 p. in-8° (pet. fente et plis). Il lui offre un exemplaire
de son Abécédaire vocal qui vient de
paraître [Paris, G. Brandus & S. Dufour, 1858]. « J’ose espérer qu’après l’avoir examiné vous voudrez approuver la
modification que je propose dans l’enseignement vocal élémentaire. »… 50 €
56.- Joséphin PÉLADAN [1858-1918], écrivain. Brouillon autographe d’une lettre adressée à Fernand Roches, directeur de L’Art
décoratif ; 1 p. in-4° (défr., bords effrangés). A propos d’une
nouvelle édition de Nos églises
artistiques et historiques, parues en 1913 chez Fontemoing. Cet ouvrage
reprenait une série d’articles donnés par Péladan au Figaro entre le 11 août et le 18 septembre 1911. Il répond à
l’envoi du contrat d’édition : « Ce
que vous proposez est inacceptable parce que, dans cette publication, il y a un
intérêt d’ordre idéal qui prime l’intérêt tout court. Je ne peux pas vendre
l’inventaire du Figaro pour en faire l’usage qu’il vous conviendrait ni
accepter que la publication soit continuée par une autre personne, à moins de
mort ou de maladie. […] Il n’a jamais
été question avec M. Roches que de l’édition illustrée ; vous vous dites
que je m’engagerai à vous fournir tous éléments, cela peut s’entendre trop
largement. »… — Joint : 1) Le contrat d’édition incriminé
(1 p. ½ in-4°). – 2) Une LAS de
Fernand Roches à Péladan, Paris, 13 mars 1914 ; 1 p. in-4°, en-tête L’Art décoratif (légt défr.). Il
l’informe qu’il vient de s’associer avec Jean Norberg pour fonder une nouvelle
maison d’édition et que le livre va pouvoir paraître. Il lui demande de passer
à son bureau pour en discuter : « Il
serait utile d’en recauser, car les événements ont apporté à notre projet bien
des modifications. »… — Ce projet semble n’avoir eu aucune suite. 120 €
— [PÉLADAN] Voir aussi les lettres de Jean de Bonnefon,
M. Desbarrolles et Edouard Dujardin à lui adressées.
57.- Auguste POULET-MALASSIS [1825-1878], éditeur. LAS, Paris, 3 juillet 1877, à un ami [Champfleury ?]; 1 p. in-8°. Evocation d’un souvenir vieux d’un
quart de siècle. « Comme celui de l’enseigne
du pharmacien, à Vire. Il ne s’agit pas de gouache, mais d’une peinture à
l’huile, représentant non une boutique, mais un déballage de faïence en plein
air. Je vois encore le tableau, et ce qui me frappa le plus c’est que toutes
les faïences étaient bleues, étagées à droite sur des planches superposées. Je
ne me le suis jamais rappelé sans me dire qu’il était au musée du Mans. Mais je
me demande à cette distance, si ma mémoire n’a pas fait confusion de ville, et
s’il n’est pas dans un autre musée d’un département de l’Ouest. »… 80 €
POZZO DI BORGO, LE COMTE WORONZOFF
ET LE DÉPART DES
TROUPES RUSSES D’OCCUPATION – JUIN 1817
58.- Carlo Andréa, comte POZZO DI BORGO [1764-1842], homme politique
corse, adversaire de Napoléon de la première heure, il passa au service de la
Russie en 1805. LA signée « Pozzo », s.d. [24 juin 1817] ;
1 p. in-4°. Le comte Woronzow [ou Woronzoff, ou encore Vorontsov, général en
chef de l’armée russe d’occupation] lui a écrit une lettre qu’il transmet à son
correspondant : « Vous verrez
que l’embarquement des troupes doit se
faire à Calais au lieu de Dunkerque ; il désire que les ordres que
vous aviez eu la bonté de donner pour les aider dans ce dernier port, soient
renouvellés à Calais, et que les Personnes et les Barques destinées à ce
service y soient transférées. » Il pense qu’il conviendrait « de l’annoncer par télégraphe avec injonction aux autorités de Calais de
s’entendre avec le comte » et espère que « le changement de ministère de la marine [Gouvion Saint-Cyr
remplaçant Dubouchage] n’y apportera pas
de difficulté même dans ce premier moment. »… — Pozzo di Borgo,
ambassadeur de Russie en France de 1815 à 1834, était fort apprécié par Louis
XVIII. Par ailleurs, il connaissait la famille Woronzoff depuis longtemps. Tout
le désignait pour faciliter le départ des troupes d’occupation russes. 250 €
— [POZZO DI BORGO] Voir aussi la lettre de Jean-Baptiste Teste.
SUR UN BUSTE DE BALZAC & UNE PIÈCE DE CLAUDE DE
L’ESTOILLE
59.- Gaston PRINET [1858-1933], ministre plénipotentiaire à Copenhague
et collectionneur, membre de plusieurs sociétés savantes. Deux lettres à René Saulnier ; 3 pp. in-8°. - 28 avril
1927 : « J’ai remis la
photographie du buste présumé de Balzac
à monsieur Marcel Bouteron, que
cette effigie inédite a particulièrement intéressé, et qu’il compte joindre aux
autres portraits du grand homme qu’il possède déjà. Il est, comme vous, d’avis
que ce buste a dû être exécuté il y a une trentaine ou une quarantaine
d’années, par un artiste qui a donné à son modèle une […] de traits qu’il n’avait pas. »… - 5
mars 1929 : « Je me suis
cantonné dans la première moitié du XIXe siècle, depuis la naissance de Balzac
jusqu’à sa mort ne sais du grand siècle que ce que j’ai pu lire dans les Historiettes
de Tallemant des Réaux. J’ai donc le regret de vous dire que j’ignore
absolument d’où sont tirés les deux noms de berger et bergère dont vous
m’entretenez [Florinde et Lucidor]. »
Il lui suggère de s’adresser à Emile Magne, « le
biographe de Ninon de Lenclos, de Mme de la Fayette, de l’abbé de
Boisrobert et autres personnages du même temps. […] En lui écrivant au Mercure de France […] où il fait le critique littéraire, vous
pourriez peut-être obtenir de lui l’identification de ces deux noms pastoraux
qui paraissent empruntés à un roman de Mlle de Scudéry [mais qui
appartiennent en fait à l’Intrigue des
Filoux, une pièce de Claude de l’Estoille représentée en 1647 qui obtint un
grand et durable succès]. »… 25 €
60.- Edgar QUINET [1803-1875], historien. Manuscrit autographe, s.d. [1835] ; 1 p. ½ in-8°. Il pourrait
s’agir de la préface que Quinet donna en 1835 à la réédition de L’Eglise de Brou, poème de Gabriel de Moyria
(Paris, P.-F. Bottier), l’édition originale ayant paru à Lyon chez Chambet en
1824. « Le poëme sur lequel nous
appelons aujourd’hui l’attention de nos lecteurs, n’incite pas seulement l’intérêt
par la Beauté encore mystérieuse du monument auquel il est consacré ; il
se fait remarquer surtout, par la grâce et la délicatesse de son exécution. Depuis que la réaction romantique a franchi
toutes les digues, il est sans doute fort intéressant, de retrouver au sein de
la submersion générale, des exemplaires encore intacts du style calme et
tempéré du beau temps du 18e siècle, que l’on commence à
regretter. […] Ceux qui aiment encore
la France dans les vers, l’élégance soutenue, la simplicité et la vérité,
démentiront certainement l’augure de sa préface… » 80 €
61.- Edouard RISLER [1873-1929], pianiste reconnu comme un des plus
grands de son temps, ami de Reynaldo Hahn. Carte
postale a. s., Londres, 15 juin 1903, à
Auguste Mustel ; 1 p. in-12. Il regrette de l’avoir manqué avant de
traverser la Manche. Toutefois, « il
est possible que je sois (incognito) à Paris en juillet. Alors j’irai vous voir
et me réjouis d’essayer de pénétrer les secrets du Mustel ! [probablement
l’Orgue-expressif ou harmonium, qu’Auguste Mustel perfectionna avec son frère
Charles Henry et son fils Alphonse.] 30 €
62.- Maurice ROSTAND [1891-1968], écrivain, fils d’Edmond Rostand et de
Rosemonde Gérard. LAS, Paris, s.d.,
à un ami ; 1 p. in-4° sur papier à en-tête armorié (deux trous de
classeur). Ce qu’on écrit sur lui le laisse habituellement indifférent et il
n’y répond jamais, mais cette fois les circonstances sont particulières :
le journal qui a inséré les propos qu’on lui prête est dirigé par son ami et la
victime est une « grande
artiste » qui fut son interprète et son amie. « Je proteste avec indignation contre les propos qu’on m’a fait
tenir sur Marie-Thérèse Piérat et je
conseille aux gens qui, pour faire des échos, cherchent à surprendre des
conversations, de les rapporter du moins exactement. »… 30 €
63.- Paul
SABATIER [1854-1941], chimiste, Prix Nobel de Chimie 1912. LAS, Toulouse, 17 février 1911, à MM. Gallois & Demogeot, du Courrier de la Presse ; 2 pp.
in-8°, en-tête Université de Toulouse –
Institut de Chimie de la Faculté des Sciences ; env. cons.
(annotations au crayon bleu et trace d’épingle rouillée). Il les prie de ne lui
envoyer à l’avenir aucune coupure tirée des journaux de province, quels qu’ils
soient : « Vous m’avez adressé
ces jours-ci une véritable avalanche de coupures dont un grand nombre
étaient la copie textuelle l’une de l’autre : les connaître peut, à la
rigueur, avoir un certain intérêt, si ce sont de grands journaux parisiens,
mais je ne m’intéresse nullement aux entrefilets qu’en ont tiré les journaux de
Lyon, d’Amiens, de Rouen, etc. »… 30 €
— [SAINT-GEORGES DE BOUHÉLIER & L’ÉCOLE
NATURISTE] Voir Paul Adam et Gustave
Kahn.
64.- Narcisse-Achille de SALVANDY [1795-1856], homme politique [Acad.
fr. 1835]. LAS, Paris, 8 mai, à un « cher collègue » ; 4 pp.
in-8°. Très longue et intéressante lettre de Salvandy, alors ministre de
l’Instruction publique [poste qu’il occupa du 15 avril 1837 au 31 mars 1839
puis du 1er février 1845 au 24 février 1848], à un député à qui le Messager de la veille attribue une
opinion sur le budget de son ministère contre laquelle il s’insurge. « Je ne comprendrais pas que vous
eussiez considéré comme montant à 26 000 000 frs etc les
augmentations de ce budget. Il est expliqué, p. 7 du rapport au Roi que les
augmentations ne sont en réalité que de 887.117 frs. On ne peut pas imputer au
ministère les 447.000 provenant du produit des centimes départementaux votés
par les conseils généraux pour l’instruction primaire. Quand on reproche au
ministre de la Justice de ne pas inscrire dans son budget le chiffre vrai des
frais de justice criminelle, et de compter ainsi toujours sur un crédit
supplémentaire, on ne peut pas reprocher au ministre de l’Instruction publique
d’avoir voulu sortir de cette mauvaise [mot illis.] ce qui touche les frais d’examen, d’avoir dit la vérité aux chambres,
d’avoir écrit les 173.000 frs. qu’il faut leur demander extraordt
chaque année ; et elles doivent y avoir d’autant moins de regret qu’au
budget des recettes, les examens figurent pour une somme bien autrement élevée
qu’au budget des dépenses. Enfin, mon cher collègue, je ne puis penser que vous
ayez combattu l’augmentation minime demandée pour le service des bibliothèques
par la considération que les fonds destinés aux achats sont absorbés par le
personnel. C’est précisément un des abus contre lesquels ont été faites les
prescriptions du 24 février dernier. Avec les règles de comptabilité qu’elle a
établies, l’abus à l’avenir est matériellement impossible. »… 120 €
65.- Jean-Mathieu-Philibert SÉRURIER [1742-1819], général de la
Révolution, maréchal et comte d’Empire. LA
signée comme gouverneur des Invalides, Paris, 29 mars 1813, [au comte de Lacépède, grand chancelier
de la Légion d’honneur] ; 1 p. in-folio sous verre et marie-louise dans un
cadre de bois 35 x 49 cm ; plaque de cuivre sur la baguette inférieure
gravée Maréchal Sérurier ;
en-tête Grande Chancellerie de la Légion
d’honneur – 1ère Division. Il interroge Lacépède : « le Sieur Orgueilleux Militaire
invalide membre de la légion d’honneur, décédé hier 28 mars, n’ayant point
satisfait à l’obligation de son serment, sa décoration devra telle être renvoyé
à votre excellence ou bien la remettrai-je à ses héritiers. » En
post-scriptum, il l’informe qu’il a toujours à sa disposition la décoration et
les titres de Balne de Launay, en congé pour six mois : « je n’ose lui envoyer ces objets à
cause des frais de port qu’il ne seroit vraisemblablement point en état de
payer. » 120 €
66.- [Suzanne Louise Marie Marion,
dite Suzy SOLIDOR (1900-1983),
chanteuse, actrice et romancière, compagne d’Yvonne de Brémond d’Ars, maîtresse
de Mermoz, interprète française de la célèbre chanson « Lili
Marlene ».] Photographie originale
dédicacée, format 22 x 27,5 cm ; cliché Studio Harcourt, Paris
(défauts : taches, trous de punaises dans les coins et mouillure au bas du
document). Photographie d’exploitation des disques Columbia. Envoi : « Pour Alice Axelle, toute ma grande amitié. Suzy Solidor
« Fille de la Mer ». 40 €
67.- Cécile SOREL [1873-1966], comédienne. LAS, s.d., à un chroniqueur ; 2 pp. in-8°, armes de la maison
de Ségur surmontées d’une couronne en couleurs et en relief en tête (elle avait
épousé l’arrière-petit-fils de la comtesse de Ségur). Remerciements : « Je suis infiniment touchée du bel
article que vous m’avez consacré. Vos éloges me vont droit au cœur. C’est lui
qui vous remercie bien sincèrement. Donnez-moi la joie de le faire moi-même de
vive voix. Cécile Sorel. » 40 €
68.- Jean-Baptiste TESTE [1780-1852], avocat et homme politique, plusieurs
fois ministre sous la monarchie de Juillet, sa carrière fut brisée par une
sordide affaire de corruption. LAS,
Liège, 7 janvier 1824, à M. de Guerry,
à Bruxelles ; 1 p. in-4° ;
adresse et cachet de cire rouge (petit travail de vers sur le premier
feuillet). Il ne savait à quelle adresse lui expédier du courrier et
s’attendait chaque jour à sa venue. « Je
me hâte de vous envoyer cette épître où je désire que vous trouviez de quoi
vous faire un peu plus commodément supporter la bizarre pénitence qu’on vous
impose. On me mande de Paris que M. Pozzo
a promis de faire la demande auprès de M. de Peyronnet, et qu’il en garantit le
succès, mais que la chose n’arrivera pas avant le mois d’avril. Il y a là plus
qu’apparence que j’irai saluer le printemps sur les bords de la Seine.
Puissé-je, Monsieur, y trouver l’occasion de vous être plus utile. »… — Nommé
directeur de la police lyonnaise par Napoléon pendant les Cent Jours, Teste fut
proscrit dès l’avènement de la seconde Restauration. Il se réfugia à Liège, où
il exerça sa profession d’avocat. Ce n’est qu’avec l’arrivée au pouvoir de
Louis-Philippe qu’il put rentrer en France. Son espoir de revoir les rives de
la Seine au printemps 1824 fut donc déçu. 45 €
69.- Léon Epinette dit Léo TRÉZENIK
[1855-1902], romancier et journaliste, fondateur des Hirsutes et de la revue Lutèce, membre des Hydropathes. LAS, s.d., à Léo d’Orfer ; 1 p. in-8° (défr.). Il répond à une demande de
papier. « Je n’ai en ce moment-ci
absolument rien en carton d’assez court et d’assez « famille » pour
vous l’envoyer. Si vous me disiez à quelle époque vous imprimez, je pourrais
chercher quelque chose. »… RARE. 45 €
70.- Charles-Marie WIDOR [1844-1937], organiste et compositeur. LAS, Persanges, 25 septembre 1896, à un
ami [l’éditeur de musique Henri Heugel] ;
3 pp. in-8°, adresse gravée en tête. Il le prie de bien vouloir annoncer dans Le Ménestrel qu’il vient « d’être engagé par la Société
Impériale de Musique de Moscou pour y aller diriger [sa] seconde symphonie au concert du 14 novembre
et ensuite donner un récital d’orgue à l’Eglise de St Pierre et St
Paul. » Autres nouvelles : « Les
Pêcheurs de St Jean sont finis. En ce moment je suis aux
prises avec ma réduction au piano et la révision des détails… » Il
rentrera à Paris le premier dimanche d’octobre et se propose de lui rendre
visite. En post-scriptum, il demande où en est l’édition pour orchestre de la
ballade de Maître Ambros, drame
lyrique de François Coppée et Auguste Dorchain : « Je vais en avoir besoin pour le concert du 9 oct. de
Kerriou. » 120 €
LIVRES DÉDICACÉS
71.- BARTHOU (Louis), La bataille du Maroc. Paris, Librairie
ancienne Honoré Champion, 1919. In-12 br. 125 pp. Couv. défr. Hommage a. s. de l’auteur sur la
couverture. 12 €
72.- BATAILLE (Henry), Le Beau Voyage. Poésies. Avec un portrait de l’auteur. Paris, Eugène Fasquelle,
1904. In-12 br. 255 pp. Couv. défr., premier plat déchiré réparé. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « A Léonce Joncières, en souvenir de
l’artiste parfait et de l’esprit charmant que fut Victorien Joncières, et en
témoignage de ma vive amitié. Henry Bataille. » 15 €
73.- BAZIN (Hervé), Qui j’ose aimer. Paris, Grasset, 1956.
In-8° br. 252 pp. E.O. Envoi a. s. au
philosophe François Erval : « Pour
François Erval, en hommage attentif. Hervé Bazin. » 25 €
74.- BÉARN (Pierre), Cram-Cram du Niger. Paris, Librairie
Arthème Fayard, 1959. In-12 br. 254 pp. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « Pour
Jean Vallée — mon ami — qui connaît aussi Tombouctou et le silence envoûtant du
sable… cette CRAM-CRAM DU NIGER
petite fille qu’il a dû rencontrer certainement dans le Soudan d’autrefois si
semblable au Soudan d’aujourd’hui où les années ont la longueur des siècles.
Avec toute mon amitié. Pierre Béarn. » 30 €
75.- BEHAR (Henri), Etude sur le théâtre dada et surréaliste. Paris,
Gallimard, « Les Essais CXXXI », 358 pp. E.O. Expl. de presse. Hommage a. s. de l’auteur à Max Dujardin. 20 €
76.- BEROT-BERGER (Marie-Louise), L’Atout-Maître de la vie. Echos de l’Exposition Arts et Techniques.
Paris, Bibliothèque du Progrès, 1938. In-8° br. 95 pp. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « Aux heureux époux de l’Armistice 1938
– Souvenir aussi amical que mes vœux sont ardents pour leur bonheur intégral.
M.-L. Bérot-Berger. Officier de la Légion d’honneur. Paris, 12 novembre
1938. » 10 €
77.- CARELLE (Andrée), Le secret de Madame de Laborde. Paris,
Ernest Flammarion, 1927. In-12 br. 246 pp. Etat médiocre. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « au fin romancier des jeunes filles, à
Gérard-Gailly, en timide hommage d’une débutante, ce roman d’une jeune fille.
André Carelle. » 10 €
78.- CHAZOT (Jacques), Les carnets de Marie-Chantal. Préface de
Cécil Saint-Laurent. Couv. et dessins de Maurice Van Moppès.
Paris, Hachette, 1956. In-8° br. 139 pp. E.O. Envoi a. s. de l’auteur et de l’illustrateur : « Pour Madame Dujardin, LES CARNETS
DE MARIE-CHANTAL qui l’amuseront
j’espère, avec mes respectueux hommages. J. Chazot — … et les miens. Maurice
Van Moppès. » 25 €
79.- CLAR (Fanny), Les Jacques. Paris, Librairie Floréal, s.d.
In-12 br. 179 pp. E.O. Envoi a. s. au
militant syndicaliste Maurice Fournié, futur « Garnier » dans la
clandestinité. 12 €
80.- COCHE (Catherine), Joies et Regrets. Paris, Librairie
Centrale des Beaux-Arts, 1900. In12 br. 95 pp. Rousseurs. E.O. tirée à 212
expl. num. Un des 200 sur vélin teinté. Envoi
a. s. de l’auteur à Mme Deshoulières. 10 €
81.- COURTOIS-SUFFIT (Maurice), Jules Romains – Esquisse. Paris, Les
Amis d’Edouard (n° 116), 1927. In-12 br. 45 pp. E.O. tirée à 206 expl. num. Un
des 200 sur vergé d’Arches. Expl. signé
par Edouard Champion.** 25 €
82.- Marcel DÉAT & Claude
BONNIER, Pour une Politique de l’Air. Paris,
Edition du Journal « la
Concorde », 1937. In-12 br. 191 pp. Couv. défr. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « 31/12/37. Au sénateur Babaud-Lacroze,
en cordial hommage. Marcel Déat. »
25 €
83.- DECRESPE (Marius), L’Eternel Féminin et le Mécanisme de
l’Amour. Paris, Chamuel, 1895. In-12 br. 33 pp. Couverture illustrée
détachée du livret, dos fendu. E.O. Envoi
a. s. de l’auteur : « Au
Sâr Péladan. Bien sympathique hommage. M. Decrespe. » 30 €
84.- DESCOURTILZ (M. E.), Voyage d’un naturaliste en Haïti
(1799-1803) publié par Jacques Boulenger. Paris, Librairie Plon, 1935.
In-8° br. 232 pp. Ex-dono. 15 €
85.- DHÔTEL (André), Lumineux rentre chez lui. Paris,
Gallimard, 1967. In-8° br. 287 pp. E.O. Expl. de presse. Envoi a. s. de l’auteur : « Pour
M. Dujardin, avec le meilleur hommage d’André Dhôtel. » 25 €
86.- DUGAS (Marcel), Verlaine. Essai. Paris, Editions Radot, 1928. In-8° br. 79 pp. E.O. Couv.
défr. Hommage a. s. de l’auteur à une
dame. 10 €
87.- DUHAMEL (Georges), Le voyage de Patrice Périot. Paris,
Mercure de France, 1950. In-12 br. 281 pp. Couv. défr. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « A Jean Rousselot de grand cœur et bon
courage ! G. Duhamel. » 20 €
88.- DURTAIN (Luc), Mémoires de votre vie – IV. Victoire de l’abîme. Paris, Flammarion,
1950. In-12 br. 388 pp. E.O. Expl. de presse. Envoi a. s. de l’auteur : « Pour
René Bailly, esprit lucide et hautement informé, le IVe et dernier
tome d’une « série » qui couvre un demi-siècle. Particulièrement, Luc
Durtain. » 18 €
89.- ETIEMBLE, Hygiène des Lettres V – C’est le bouquet ! (1940-1967) Paris, Gallimard, 1967. In-12 br. 453 pp. E.O. Expl. de
presse. Prière d’insérer cons. Envoi a.
s. à Max Dujardin.
20 €
90.- FAIZANT (Jacques), Le beau joli nouveau est arrivé. Paris,
Denoël, 1984. Cartonnage édit. in-8° carré, 138 pp. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « Pour
Gus et Huguette, en toute amitié.
Jacques Faizant. » Recueil de dessins parus dans le Figaro.* 15 €
91.- FARRÈRE (Claude), Histoires de très loin ou d’assez près. Paris,
Ernest Flammarion, 1923. In-12 br. 284 pp. E.O. Couv. très défr. Envoi a. s. de l’auteur : « pour mon grand camarade et ami, le
prince Charles Murat, afin qu’il lise les pages 175-187, de tout cœur. Claude
Farrère. »** 15 €
92.- FAURE (Edgar), La banqueroute de Law. 17 juillet 1720. Paris,
Gallimard, coll. « Trente journées qui ont fait la France », 1977.
In-8° br. 742 pp. E.O. Envoi a. s. de
l’auteur : « A madame
Dutheillet de La Monthézie, présidente du tribunal de Chartres, en respectueux
et amical hommage. Edgar Faure. » 30 €
93.- FINBERT (Elian-J.), La Vie du Chameau. Le vaisseau du désert. Paris, Arthème Fayard, 1938. In-8° br.
254 pp. Avec 16 planches photographiques h.t. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « à
M. et à Mme B. David, mes amis, en souvenir du temps où je fus chamelier dans le
désert du Néguev et du Sinaï. E.-J. Finbert. Chartres, 1974. » 12 €
94.- FRÈRE (Claude), Le carabinier de Bologne. Paris,
Gallimard, 1956. In-12 br. 141 pp. E.O. Couv. légt défr. Envoi a. s. de l’auteur : « Pour
Cecil [Saint-Laurent], carabinier de
Périgueux (Seine et oise), hommage intéressé de l’auteur. — Je m’ennuie,
je m’ennuie, c’est le seul « service de presse » qui me distraie un
peu. — Vous devriez téléphoner. Adieu, je passe au « Femina ». Je
vous salue bien en le Bidois. Claude. » — Joint : Du même
au même : envoi découpé de L’étrange
peine (Gallimard, 1954) : « pour monsieur Jacques Laurent, très
sincère hommage. Claude Frère. » 15 €
95.- FUMET (Stanislas), Mission de Léon Bloy. Paris, Desclée de
Brouwer, 1935. In-8° br. 383 pp. E.O. Envoi
a. s. de l’auteur. 15 €
96.- GAY-LUSSAC (Bruno), La Robe. Paris, Gallimard, 1966. In-12
br. 173 pp. E.O. Expl. de presse. Prière d’insérer cons. Envoi a. s. de l’auteur à Max Dujardin. 12 €
97.- GIDE (André), Pages de journal (1929-1932). Paris,
Gallimard, « Les Essais 14 », 1934. In-12 br. 219 pp. E.O. Un des 530
expl. num. sur alfa Navarre. Envoi a. s.
de l’auteur : « A Jean
Génevrière, en cordial souvenir. André Gide. 27 oct. 34. » 70 €
98.- GREEN (Julien), Chaque homme dans sa nuit. Paris, Plon,
1960. In-12 br. 404 pp. Dos légt gauchi. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « à
monsieur l’abbé Gratadou, respectueux hommage de Julien Green. » 30 €
99.- General Sir John HUNT, avec
la collaboration de Sir Edmund HILLARY et des autres membres de l’Expédition, Victoire sur l’Everest. Avant-propos de
S.A.R. le duc d’Edimbourg. Préface de Maurice Herzog. Paris, Amiot-Dumont,
1953. In-8° br. 350 pp. sous jaquette illustrée (défr.). Avec 24 planches h.t.
en héliogravure. Exemplaire enrichi des
signatures d’Edmund Hillary et de Maurice Herzog sur la page de titre. 20 €
100.- JACOB (Max), Le Laboratoire central. Poésies. Paris, Au Sans Pareil, 1921.
In-8° br. 173 pp. Couv. défr., dos recollé. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « à
Dorgelès, son admirateur. Max Jacob. » 90 €
101.- JAMMES (Francis), La Vierge et les Sonnets. Paris,
Mercure de France, 1919. In-12 br. 201 pp. E.O. Mouillure claire affectant la
seconde moitié du livre, premier plat recollé. Envoi a. s. de l’auteur : « à
Mme Paul Duprez, hommage reconnaissant. F. Jammes. Orthez, mai 1919. » 25 €
102.-
JANOUCH (Gustav), Kafka m’a dit. Notes et souvenirs. Préface de Max Brod. Traduit de
l’allemand par Clara Malraux. Paris, Calmann-Lévy, 1952. In-12 br.
XIX-186 pp. E.O. Couv. défr. (rousseurs). Envoi
a. s. de la traductrice : « Pour
Madame Aline Molle. Clara Malraux. » 25 €
103.- JAUREGUY (A.), Qui veut jouer avec moi ? Préface
de Jean Giraudoux. Paris, Ed. Corrêa & Cie, 1939. Demi-basane
marron in-12, dos à 4 nerfs, 212 pp. ; sans la couv. E.O. Envoi a. s. de l’auteur. 12 €
104.- JOUHANDEAU (Marcel), Le Gourdin d’Elise. Journaliers X. 1962. Paris, Gallimard,
1967. In-12 br. 215 pp. E.O. Expl. de presse. Prière d’insérer cons. Envoi a. s. de l’auteur à Max Dujardin. 25 €
105.- KERILLIS (Henri de), Du Pacifique à la Mer Morte (Notes d’un journaliste) – Etats-Unis,
Palestine, Pays Baltes. Paris, Editions SPES, 1930. In-12 br. 330 pp. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « A Michel Briell, camarade de combat,
magnifique lutteur. Son ami. H. de Kérillis. » 15 €
106.- LAPORTE (René), Les chasses de novembre. Paris, Denoël
et Steele, 1936. In-12 br. 305 pp. Pet. réparations. Envoi a. s. de l’auteur : « à
Madame Strauss, ce livre d’automne en souvenir d’un matin de soleil. Hommage
respectueux de René Laporte. Tunis, nov.
37. » 12 €
— [Clara MALRAUX] Voir Gustav Janouch.
107.- MARTIN DU GARD (Maurice), Jules Tellier. Paris, Les Amis
d’Edouard (n° 93), 1925. E.O. tirée à 200 expl. num. Un des 6 expl. de tête sur
Japon « tiré spécialement pour Louis
Barthou. Edouard. »** 50 €
108.- MAURIAC (François), Vie de Jésus. Paris, Flammarion, 1936.
In-12 br. 284 pp. E.O. Un des 150 expl. num. à grandes marges sur Hollande,
second grand papier après 60 Japon. Envoi
a. s. de l’auteur : « à
Gérard Clayeux, pour sa première communion. François Mauriac. Ascension
1942. » 50 €
109.- MAUROIS (André), Ariel ou la vie de Shelley. Paris,
Grasset, 1923. In-12 br. 322 pp. Dos insolé et consolidé. Hommage a. s. de l’auteur. 12 €
110.- MAURRAS (Charles), Kiel et Tanger (1895-1905) – La République
française devant l’Europe (1905-1913-1921). Paris, Nouvelle Librairie
Nationale, 1921. In-8° br. 401 pp. Couv. défr. (rousseurs). Edition définitive
numérotée. Envoi a. s. de
l’auteur : « A monsieur
Maurice Pornin, très cordial hommage de l’auteur. Ch. Maurras. » 30 €
111.- MISTLER (Jean), Hoffmann le fantastique. Paris, Albin
Michel, 1950. In-8° br. 232 pp. E.O. Dos insolé. Envoi a. s. de l’auteur. 15 €
112.- MOCKEL (Albert), Clartés. Paris, Editions du Mercure de
France, 1901. In-8° br. 140 pp. E.O. sur papier vergé. Envoi a. s. de l’auteur à l’helléniste Médéric Dufour : « à M. Médéric Dufour, confraternel
hommage. Albert Mockel. Paris, juin 1904. » — Au sommaire de ce recueil de poèmes, une Réprimande à Bilitis. 50 €
113.- PARAF (Pierre), Israël dans le monde. Paris,
Flammarion, 1947. In-12 br. 304 pp. E.O. Expl. de presse. Envoi a. s. de l’auteur à Jacques Meyer. 12 €
114.- PARROT (André), Mari, une ville perdue… Paris, Editions
« Je Sers », 1945. In-12 br. 253 pp. Avec plan du palais de Mari. Envoi a. s. de l’auteur : « à mademoiselle Marie-Antoinette
Joubert élève de l’Ecole du Louvre, en souvenir d’A.G.A. 12 avril 1946. A.
Parrot. » 12 €
115.- PÉLADAN, La chaîne des traditions – L’Athlétie et la statuaire antiques. Paris,
E. Sansot & Cie, s.d. pet. in-12 br. 95 pp. E.O. Etat médiocre
(premier plat détaché, petit manque à la page de faux-titre). Envoi a. s. de l’auteur : « A Paul Souday. Péladan. » 25 €
116.- POURTAL DE LA DEVÈZE (Jean),
Les grains de la grenade. Paris, Se
vend à l’Ancien Divan & chez l’Auteur, 1970. In-8° br. 31 pp. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « à la comtesse Elie de Ganay qui
irradie charme et grâce en quelque lieu que ce soit, en hommage respectueux de
vive sympathie et avec mes vœux chaleureux pour 92, LES GRAINS DE LA
GRENADE qui sont consacrés à Perséphone
et aux mystères Eleusiniens, évidente préparation à la révélation du Christ.
Jean Pourtal de la Devèze. » 15 €
117.- QUEFFÉLEC (Henri), François Malgorn séminariste suivi de L’amour et la vie d’une femme et d’autres récits. Paris, Mercure de
France, 1952. In-12 br. 213 pp. Couv. défr. E.O. Envoi a. s. de l’auteur : « A
Madame Déligois, avec mes sentiments respectueux, et en espérant qu’elle
retrouvera ici quelques impressions de sa Bretagne natale. H. Queffélec. Paris
le 22 mars 1953. » 20 €
118.- ROSTAND (Maurice), Le Phénix. Drame en 3 actes, en vers. Paris, Ernest Flammarion, 1923. In-12
br. 208 pp. E.O. Envoi a. s. de l’auteur
: “A Victor Ulmann, son ami. Maurice
Rostand. Mars 1923. »
15 €
119.- ROY (Jules), Le Fleuve rouge. Trois actes. Paris, Gallimard, 1957. In-12 br. 235 pp. E.O. Expl.
de presse. Dos légt gauchi. Hommage a.
s. de l’auteur. 15 €
120.- SABATIER (Robert), Les châteaux de millions d’années. Poèmes. Paris, Albin Michel, 1969. In-8°
br. 114 pp. E.O. num. sur alfa mousse. Envoi
a. s. de l’auteur : « à
Monsieur Perdrizet, dans l’amitié de la poésie ! Robert Sabatier. » 20 €
121.- SAINT-PHALLE (Thérèse de), La chandelle. Paris, Gallimard, 1967.
In-12 br. 231 pp. E.O. Envoi a. s. de
l’auteur : « Pour Monsieur
Dujardin l’histoire d’un homme victime d’un fléau social. Thérèse de
Saint-Phalle. » Bande cons. 20 €
122.- SARDOU (Victorien), La Sorcière. Drame en 5 actes. Paris, Calmann-Lévy, 1904. E.O. Expl. sur papier
de luxe enrichi d’un envoi a. s. de
l’auteur : « Mon cher
Ulmann, acceptez-vous cette brochure en souvenir d’un succès, auquel vous avez
une si grande part. Vict. Sardou. » — Intéressante provenance, Victor
Ulmann étant l’imprésario de Sarah Bernhardt qui avait créé le rôle de Zoraya,
la Mauresque, le 15 décembre 1903, sur la scène de son propre théâtre. 50 €
123.- TINAN (Jean de), Noctambulismes. Préface de Francis
Carco. Edition ornée d’un portrait inédit de l’auteur par Maxime Dethomas et de
22 dessins originaux de Maurice Barraud. Paris, Ronald Davis & Cie,
1921. Bradel demi-toile sienne brûlée in-8°, 105 pp. ; couv. cons. E.O. tirée
à 333 expl. num. Un des 270 sur vergé d’Arches comprenant in fine une suite en couleurs des dessins de Maurice Barraud. Tache
d’encre sur le mors supérieur. Exemplaire enrichi d’un envoi a. s. de Valentine Le Barbier de Tinan, mère de Jean de Tinan :
« En souvenir de Jean. V.L. de
Tinan. »* 80 €
124.- VALÉRY (Paul), Suite. Paris, Gallimard, 1934. In-12
br. 180 pp. E.O. num. Envoi a. s. de
l’auteur : « Pour Madame
Battanchon, avec les hommages de l’auteur. Paul Valéry. » 50 €
Prochaine liste : Lettres à Léon Deffoux et livres
dédicacés (début mai).