Jean-Jacques Rousseau en
Roumanie
du XVIIIe siècle à la
première moitié du XXe siècle
Ileana Mihaila
(Bucarest)
Le destin posthume de l’œuvre de J.-J. Rousseau dans
la culture roumaine a exercé une fascination semblable à celle –
plus spectaculaire peut-être, mais non pas plus profonde – de Voltaire,
son éternel rival. Déjà dans la seconde moitié du XVIIIe siècle nous
possédons les éléments concrets qui nous permettent de
parler aussi bien d’une réception passive – lecture des œuvres en
original, prouvée par la présence dans les catalogues des
librairies ou dans les registres des bibliothèques privées[1]
– mais aussi des traductions. La découverte dans les fonds de
l’Académie Roumaine d’un manuscrit de la fin du siècle des
Lumières (mss.3099 BAR, daté 1794), signalée dans la
presse en 1937 par Alexandre Cioranescu) qui comprenait la traduction
intégrale de la comédie Narcisse
réduit considérablement la distance qui le séparait
jusqu’alors des premières traductions de Voltaire
(réalisées en 1771-1772). En revanche, ce manuscrit nous apporte
la première traduction intégrale d’une comédie
française en roumain, réalisée d’après l’original.
L’édition du texte, écrit en graphie slavonne, fut
réalisée par le professeur Sorina Bercescu, du Département
de langue et littérature françaises de l’Université de
Bucarest, pour sa thèse de doctorat Rousseau
en Roumanie. D’ailleurs, le choix même de Narcisse, première en date des œuvres de Rousseau,
selon sa propre confession, semble plutôt prouver le désir du
traducteur roumain – le poète Ioan Cantacuzino qui n’avait signé
que de ses initiales le manuscrit, mais dont l’identité fut
établie en 1946 par Al. Alexianu – de lui rendre ainsi hommage. Comme
cette version roumaine n’a d’ailleurs été ni
représentée, ni jouée, tout porte à croire qu’elle
fut réalisée pour le plaisir de son auteur.
Ce n’est qu’à partir du début du XIXe siècle que les
traductions se multiplient[2]
– et les renvois aux textes fondamentaux de Rousseau encore plus, ce qui prouve
que la grande majorité de ses lecteurs ne se sentaient nullement
incommodés par l’absence des traductions. Ainsi, un autre grand moment
qu’il faut évoquer est la date de la première traduction de
Rousseau en roumain qui fut imprimée. Il s’agit des 18 premières
lettres de la Nouvelle
Héloïse, traduction réalisée par Ion Heliade
Radulescu, grand écrivain et important animateur de la vie
littéraire roumaine. L’intérêt des traducteurs roumains se porte
ensuite surtout vers Émile (première
publication, des fragments dans la presse en 1897, traduction intégrale
signée par G. Adamescu en 1913) et surtout vers Le Contrat Social, qui connaître en 60 ans (de 1861 à
1922) quatre traductions différentes, dont deux ont été
rééditées[3].
Mais énumérer et analyser toutes les
traductions – et, tout aussi importantes pour la réception de Rousseau
dans la culture roumaine, toutes les études qui lui furent
consacrées depuis 200 ans, serait dépasser largement les limites
imposées à une communication. Même la liste des chercheurs
roumains qui se sont penché sur ce thème est déjà
très longue, et elle comprend des noms remarquables comme celui de
Nicolae Iorga, Pompiliu Eliade, A.D. Xenopol et, plus près de nous, nos
grands professeurs Tudor Vianu, Alexandru Duţu et Paul Cornea, pour ne
citer que quelques-uns. Une place à part mérite néanmoins
les travaux de synthèse réalisés dans les décennies
de l’après-guerre au Département de langue et littérature
française, réunis dans le volume La littérature française dans l’espace culturel roumain
(1984), ouvrage collectif dirigé par Angela Ion et où les
chapitres qui nous intéressent[4]
ont été réalisés par Irina Badescu et respectivement
Sorina Bercescu, le premier avec la contribution de Michaela Schiopu, chercheur
à l’Institut d’Histoire et de Théorie Littéraire de
l’Académie Roumaine, membre du collectif qui s’engagea à
réaliser, il y a presque quarante ans, une bibliographie qui
réunisse les informations de la presse périodique. Même de
nos jours, cette voie reste la plus scientifique et précise façon
de juger des dimensions réelles de la fortune d’un écrivain dans
une culture à une époque moderne.
Il faut préciser que le problème des
instruments nécessaires à la recherche commença à
se poser aux historiens et aux philologues ressemblés dans
l'Académie roumaine depuis la fin du XIXe
siècle. Plus précisément, en 1894 déjà fut
débattu le projet des premières bibliographies scientifiques qui
réunissent les informations concernant la culture roumaine. En 1895 il
était déjà esquissé sous la forme ambitieuse un
ouvrage qui aurait présenté, dans un premier tome, la bibliographie
de tout ce qui avait été imprimé, le deuxième
étant réservé aux manuscrits[5].
Un tout premier résultat des recherches concernant les journaux et les
revues roumaines a été le répertoire Publicaţii periodice româneşti, publié en
1913 par Nerva Hodos et Al.Sadi Ionescu, qui présentait les publications
depuis 1820 jusqu'à 1906[6].
Le problème d'une investigation sérieuse de
la presse roumaine au XIXe
siècle est remis à l'ordre du jour à l'Académie
roumaine seulement après la Seconde Guerre Mondiale. Le projet a
été confié tout d'abord à deux philologues
réputés, Nestor Camariano et Ovidiu Papadima, auxquels s'ajouta,
un peu plus tard, le bibliographe Ioan Lupu. La découverte d'une revue
parue en Moldavie en 1790, Courrier
(!) de Moldavie (sept
numéros), fit s'élargir la période soumise à
l'investigation jusqu'au XVIIIe
siècle[7].
En 1949, un nouveau projet fut présenté à
l'Académie roumaine, par les trois auteurs - O. Papadima, N. Camariano
et I. Lupu, Bibliografia analitica a
periodicelor româneşti[8].
Après une interruption entre 1949 et 1953, le travail fut repris sous
l'égide de la Bibliothèque de l'Académie, à
Bucarest[9].
Enfin, entre 1966 et 1972, l'ouvrage tout entier fut publié[10].
Peu après la parution des trois volumes qui
composent le "tome premier", c'est-à-dire sur la
période 1790-1850, le relais fut pris par le collectif de
littérature comparée de l'Institut d'histoire et de
théorie littéraire de Bucarest, mais dans une perspective plus
conforme à ses préoccupations. L'ouvrage allait porter
dorénavant le nom de Bibliographie des relations de la
littérature roumaine avec les littératures
étrangères dans la presse périodique 1859-1918 (Bibliografia relaţiilor literaturii
române cu literaturile străine în periodice 1859-1918)[11].
En ce qui concerne le XXe
siècle, il faut préciser que la Bibliographie... a été continuée, et
qu'à partir de 1997 ont commencé à paraître les
volumes qui ressemblent le matériel concernant les littératures
étrangères, selon les mêmes critères que pour
1859-1918, pour les années 1919-1944. L'ouvrage a été
réalisé toujours par le collectif de littérature
comparée, qui réunissait alors les chercheurs Ana-Maria
Brezuleanu, Ileana Mihaïla, Michaela Schiopu, Cornelia Stefanescu et
Viorica Ionescu-Niscov[12].
S'informer sur la réception d'un écrivain
dans la culture roumaine devient ainsi une opération qui a toutes les
chances de couvrir la quasi-totalité des données qui pourraient
intéresser le chercheur. Car il a à sa disposition une multitude
d'informations portant non seulement sur la presse en soi, mais aussi sur les
livres parues ou à paraître, ou sur les spectacles de
théâtre, ou même sur la simple citation des idées
d'un écrivain dans des articles à caractère culturel plus
général.
Ainsi, la réception de Jean-Jacques Rousseau dans
la culture roumaine, reflétée par la presse, nous apparaît
autrement riche et intéressante.
Nous sommes maintenant en mesure de préciser que
pendant la période allant de 1866 à 1918, dans la presse roumaine
paraîssent vingt-quatre articles sur la vie et l’œuvre de Rousseau,
mais très peu de traductions (quatre). Deux traducteurs signent leurs
productions, A. Cosma (1889) I.C. Georgescu (1898), mais les deux textes sont
donnés sous des titres de circonstance, Amic, amiceta (ami, amitié) et Duelul (le duel). Par contre, les anonymes Ruz (1885) et Tip (1897) traduisent des fragments du Contrat Social et d’Émile[13]. Quant aux articles[14],
leurs auteurs, noms respectables de l’époque et quelques Français
donnés en traduction, admirent Rousseau sans réserves et
prennent sa défense quand un confrère roumain leur manque de respect
(dans un article sur la La Vie de
Jésus de Renan, en 1864). Plus généralement ils le
célèbrent par des articles de présentation de sa vie, de
ses idées, de ses œuvres (du Contrat
Social en particulier): à l’occasion du centenaire de sa mort en 1878
(deux articles) ou pour le bicentenaire de sa naissance (1912, seize articles,
certains signés par des noms connus comme le critique Garabet
Ibraïleanu). La même année, d’ailleurs, un choix des textes
représentatifs de Rousseau est offert aux lecteurs roumains par l’effort
du traducteur A. Luca. Les auteurs roumains le comparent dans leurs articles
avec Voltaire (1880) ou … Zola (1908), présentent ses lettres
inédites qui viennent d’être publiées (1908) ou des
articles et ouvrages qui lui sont dédiés parus à
l’étranger (par exemple, le livre de Harald Höffding J.J. Rousseau et sa philosophie,
résumé pour les lecteurs de Noua
Revista Româna en 1912). Ils s’attardent sur des manifestations en
son honneur, à Montpellier, Genève ou Bucarest (la
conférence de N.D. Cocea à l’Athénée Populaire, en
1913). Ils présentent les circonstances de sa mort, son lyrisme ou ses
idées réformatrices, pour arriver même au « sentiment de la
nature » dans son œuvre (c’est le titre même d’un article paru en
1916). En général, les auteurs roumains en parlent comme de «
celui qui créa la démocratie » et s’attaquent si d’autres ne
manifestent pas le même enthousiasme pour leur idole (par exemple, un
journaliste roumain déplore la froideur du public à la
commémoration de 1912 à Montpellier, et l’explique par « le
contexte politique de l’époque »).
L’intérêt pour Rousseau s’augmente
visiblement dans la première moitié du XXe siècle. Presque cent articles lui sont
consacrés[15],
auxquels s’ajoutent les traductions[16],
notamment des fragments des Confessions ou
des «méditations philosophiques». D’une valeur littéraire
remarquable sont les deux articles qui lui sont consacrés par un des
noms les plus importants de la littérature roumaine, le poète
Tudor Arghezi, qui lui voua un vrai culte dès sa jeunesse, quand il
passa un certain temps à Genève. Dans les deux Lettres ouvertes à Jean-Jacques
Rousseau (1912 et 1928) il s’adresse de façon directe à celui
qu’il transforme par la force du verbe poétique dans un esprit
tutélaire des écrivains insoumis et révoltés et
qu’il oppose ainsi à « l’ami aristocratique et avare, M. de Voltaire ».
Dans des pages lyriques inégalables, Arghezi retrace les paysages
suisses si chers à Rousseau et leurs longs entretiens dans les matins
froids genevois, le poète roumain au pied de la statue en bronze et le
prenant pour témoin de tous ses combats sur le front autrement dur de la
vie littéraire roumaine.
Un autre nom aujourd’hui célèbre, celui de
Mircea Eliade, se retrouve en 1923 signant un article sur Rousseau dans une
revue de vulgarisation scientifique : Ziarul
ştiinţelor populare şi al călătoriilor [le journal
des sciences populaires et des voyages]. Très jeune à
l’époque, l’auteur fait la preuve d’une information solide,
présentée avec humour mais aussi avec profondeur,
échappant aux platitudes. D’ailleurs, sous le pseudonyme Silviu Nicoara,
dans Universul literar, la même
année, M. Eliade s’attarde sur les détails des légistes
qui ont rédigé le rapport d’autopsie de l’écrivain!
Décidément, les revues roumaines profitent
de toutes les occasions pour parler de Rousseau : 150 ans de sa mort (1928 : 12
articles, dont celui de T. Arghezi, mais aussi deux signés Nae Batzaria,
écrivain très célèbre de l’époque); 217 ans
de sa naissance (!), en 1929. Des études plus poussées lui sont
dédiées, dont une thèse de doctorat, soutenue par Stefan
Soimescu, qui est intitulée Idealul
moral in filosofia şi pedagogia lui Jean-Jacques Rousseau et qui est
publiée en 1929. Six notes de lecture lui sont dédiées,
toutes favorables. Le livre connaît une seconde édition, en 1935,
sous le titre Filosofia şi pedagogia
lui Jean-Jacques Rousseau et l’auteur lui dédie encore un livre, Lupta contra iluminismului : Jean Jacques
Rousseau, paru en 1939 ; les deux sont très bien reçus par la
presse littéraire (six notes de lecture).
À la même période, plusieurs articles
présentent la nouvelle traduction du Contrat
Social (de Ştefan Freamat, 1939), belle occasion d’écrire
à nouveau sur cette « source idéologique de la démocratie
». Et c’est toujours dans une revue, la célèbre à juste
titre Revista Fundaţiilor Regale, qu’en
1937 le futur grand spécialiste européen Al. Cioranescu publie
une étude sur sa découverte de la traduction de Narcisse en 1794.
Plusieurs contributions importantes à
l’étude de Rousseau, parues à l’étranger, sont vite
présentées aux lecteurs roumains, intéressés,
paraît-il, des moindres détails de sa vie ou de
l’exégèse de son œuvre : l’article de Victor Giraud sur ses
idées religieuses (Revue des Deux
Mondes, mai 1921 ; article roumain, dans Viaţa Românească, juillet 1921); le livre d’Irvin
Babbit sur Rousseau and Romanticism, paru
aux États-Unis en 1922 ; La
Chronologie critique de la vie et des œuvres de Jean-Jacques Rousseau, réalisée
par le professeur genevois Louis J. Courtois en 1924 est vivement
admirée («… un modèle d’exégèse et de chronologie.
Nous ne savons pas si on pourrait citer dans la littérature mondiale un
travail si complet, si parfait, si sincère » (article signé I.T.,
paru dans Adevărul Literar şi
Artistic, le 22 juin 1924). Courtois est d’ailleurs invité par
Nicolae Iorga à donner une conférence à Valenii-de-Munte (Jean-Jacques Rousseau, citoyen de
Genève ou l’Épopée d’une petite nation) pendant
l’été de 1925, conférence qui sera présentée
dans un article paru dans Neamul
Românesc en septembre. La Correspondance
générale de Jean-Jacques Rousseau, éditée par
Théophile Dufour et Pierre Plan en 1924, fait l’objet de cinq articles
(1924-1925), dont le premier résume la présentation d’A.
Thibaudet (parue dans l’Europe Nouvelle, le
31 mai; l’article en question, signé par G. Baiculescu dans Adevărul Literar şi Artistic,
est du 15 juin). Le septième tome des Œuvres complètes, paru en 1927, est encore
signalé par un article.
Le livre de Claude Ferval, Jean-Jacques Rousseau et les Femmes donne du fil à retordre
à huit journalistes et écrivains roumains, en 1934 ; le sujet
était considéré très intéressant dès
1922, quand la poétesse Claudia Millian, sous le pseudonyme Rozina, publie un long article
nommé Filosofii şi chestiunea
feminina où il est question de « la femme idéale dans la
vision de Rousseau (la Nouvelle
Héloïse) et « les filles spirituelles de cette Julie : Indiana,
Lélia, Valentine » ; en 1944, « l’amour trompeur » du philosophe avec
Madame de Houdetot enflamme encore les plumes dans les magazines romains. Le
choix de textes fait par Romain Rolland (Pages
immortelles de Jean-Jacques Rousseau) est présenté en 1939 et
traduit en 1940. Enfin, en 1944, est présentée sa rencontre avec
Robespierre à Ermenonville dans l’article Doi idealisti : Rousseau et Robespierre et il est
célébré la même année comme Un pionnier de la liberté : «
Jean-Jacques Rousseau a révolutionné toute la morale sociale,
toute la pédagogie, a ouvert la voie au romantisme et a
été le promoteur des révolutions modernes », écrit
N. Chiritescu-Dolj dans la revue bucarestoise Victoria.
Avec un tel préambule de la période
d’après-guerre, il est facile à deviner l’intérêt de
la recherche roumaine dix-huitièmiste pour le grand philosophe. Une
nouvelle monographie Jean-Jacques
Rousseau, publiée par D. Isaac en 1966, est destinée au grand
public. Plusieurs traducteurs s’attardent sur ses pages et nous offrent une
nouvelle traduction du Contrat Social
en 1957, réalisée par H. Stahl, un Disours sur l’origine de l’inégalité en 1958, trad.
S. Antoniu; une remarquable version roumaine des Rêveries… due au philosophe Mihail Sora en 1968, des Confessions intégrales en 1969,
traduction et présentation de Péricle Martinescu, un choix de
textes pédagogiques (1960), puis un Émile
en 1973, dûs à D. Todoran, des Écrits sur l’art, choix de textes paru en 1981 (trad. Maria
Dimov, préface Irina Badescu), etc. Deux textes de doctorat, appartenant
à deux professeurs de littérature française de
l’Université de Bucarest, lui ont été consacrées : Rousseau en Roumanie (Sorina Bercescu,
1969) et Vers une pragmatique de la
littérature. Étude de la réception de Jean-Jacques
Rousseau en France, 1750-1800 (Irina Badescu, 1976 ; publiée en
1999). Lors du bicentenaire de la mort de Voltaire et de Rousseau, en 1978, un
colloque leur fut dédié, dont les actes parurent dans les Annales de l’Université de Bucarest[17].
Le bilan ici présent n’est que provisoire et
à titre informatif ; une étude plus complète de la
réception de Jean-Jacques Rousseau dans la culture roumaine, du XVIIIe
siècle à nos jours, reste encore à faire. Mais, quelque
parfaite qu’elle fût, elle sera fatalement à refaire un
jour ; car l’intérêt pour la vie et l’œuvre du grand «
citoyen de Genève » reste une constante non seulement de notre recherche
dix-huitièmiste, mais aussi du lecteur roumain.
[1] La présence du Contrat Social
est signalée par Andrei Radulescu, dans : Influenţa franceza asupra dreptului roman pana in 1864 (Memoriile Sectiei Istorice, Bucarest,
1946, p. 4).
[2] Fait prouvé par la preésence dans le mss.
3481 – BAR, daté 1830-1840, d’amples fragments d’Émile et de La
Nouvelle Héloïse en traduction roumaine.
[3] 1861, Iassy,
trad. Petre Borsiu; 1861,
[4] Les
Lumières françaises dans la culture roumaine, pp. 72-98, et Rousseau et les
intellectuels roumains, p. 120-129. Ils reprennent et complètent
l’information déjà publiée dans l’Histoire de la littérature française, t. 2 (Ed.
Universităţii din Bucureşti, 1982, sous la direction d’Angela
Ion), dans le chapitre de Mihaela Schiopu, Réception
des lumières françaises en Roumanie, pp. 446-457). Les
traductions de Rousseau en roumain ont également été
passées en revue dans l’article qui lui est consacré par Al.
Dimitriu-Pausesti dans le dictionnaire Scriitori
francezi (coord. Angela Ion, Ed. Ştiinţifică şi
Encyclopedica, 1978), pp. 268-273.
[5] À son tour, ce premier volume allait être divisé, pour
les besoins d'une recherche appliquée, dans trois parties – une
première, qui devait réunir les informations sur les livres
roumains anciens (depuis 1508 jusqu'en 1830), une autre qui était
destinée aux livres étrangers concernant les Pays Roumains,
enfin, une troisième, à la « culture roumaine moderne »,
c'est-à-dire à tout ce qui était paru après 1830,
livres et presse périodique.
[6] Pour l'histoire de ce thème, voir l'Introduction à la Bibliographie
analytique des périodiques roumains (Bibliografia analitica a
periodicelor româneşti), par Ioan Lupu, Nestor Camariano et
Ovidiu Papadima, Bucarest, Ed.Academiei, 1966, tome Ier, Ière partie.
Pour des informations supplémentaires, voir l'article de Dan Zamfirescu Instrumente de lucru, publié dans
la revue Contemporanul le 13
février 1970 et reproduit dans le volume Accents et profils (Accente şi profiluri), Bucarest, Ed.
Cartea Românească,1983, pp.157-162.
[7] Néanmoins, l'éclosion de la presse roumaine date depuis
1829, quand commencent à paraître Le Courrier Roumain (Curierul românesc), sous la direction de
Ion Heliade Radulescu, à Bucarest, et L'Abeille roumaine (Albina românească), que Gh.Asachi
fit paraître à Iassy en même temps – ce sont deux grands
écrivains de l'époque.
[8] Un premier tome de la Bibliographie
analytique des périodiques roumains allait ressembler les
informations tirées de la presse parue depuis 1790 jusqu'en 1851, le
deuxième s'occupait de la période entre 1851 et 1859.
L'intérêt qui, pour une certaine période de temps, fit
s'associer à cette entreprise l'Institut d'histoire « N.Iorga » de
Bucarest, explique le fait que cette bibliographie apporte des informations non
seulement littéraires, mais aussi politiques, économiques et
culturelles, parues dans les revues et les journaux de l'époque, en roumain;
en langues étrangères dans les Principautés Roumaines (la
Moldavie et la Valachie); en langues étrangères, que des auteurs
roumains ont fait paraître à l'étranger.
[9] Ce qui explique les lacunes concernant la presse en allemand et hongrois
en Transylvanie. Par contre, ont été parcourus les journaux parus
dans les Pays Roumains en grec (quatre titres entre 1841 et 1849).
[10] Six tomes : le premier volume, en trois parties et le deuxième
volume, toujours en trois parties. La troisième partie de chaque volume
présente les informations concernant la vie culturelle dans les Pays
Roumains, les spectacles de théâtre (en roumain, allemand,
français, italien ou hongrois), les articles parus dans la presse
concernant la littérature, les traductions ou les présentations
de livres. Chaque information apporte le nom de l'auteur (s'il est donné
dans le journal, ou si l'auteur a été identifié
postérieurement; ou, s'il utilise un pseudonyme, avec le vrai nom entre
parenthèses droites), le nom de l'article ou de la traduction (ou, si le
titre n'existe pas, un titre approprié), la sigle de la revue (une liste
de toutes les revues parcourues, avec les années et l'endroit de la
parution, la sigle et la cote sous laquelle elle se trouve à
l'Académie roumaine accompagne chaque tome), toutes les coordonnées
du numéro et de l'article (année, mois, jour, page etc.) et une
brève description du contenu. La classification est faite d'après
le critère de la nationalité de l'auteur du texte
littéraire dont il est question. À la fin de l'ouvrage, le
spécialiste peut consulter un fort utile Index alphabétique (I: des auteurs et traducteurs; II: des
pseudonymes identifiés; III: des noms de personnes, d'institutions,
d'indications géographiques). Toutes les informations viennent
accompagnées également par la classification
décimale universelle utilisée par les catalogues des
bibliothèques. Intéressante pour les chercheurs qui s'occupent de
la pénétration dans la culture roumaine des informations
concernant la littérature universelle, ces "troisièmes
parties" des deux volumes sont une riche mine d'informations, car elles
montrent quels auteurs étaient traduits, commentés, joués
à l'époque, mieux encore, quelle était l'attitude du
lecteur roumain avisé.
[11] Seules les informations concernant les littératures
étrangères et la présence des œuvres
littéraires roumaines à l'étranger furent retenue
dorénavant. La coordination des trois volumes a été
assurée par le même Ioan Lupu, qui avait travaillé
également à la première bibliographie, et par Cornellia
Ştefănescu, chef du département. La réalisation
effective du travail a été repartie entre tous les membres du
collectif, et elle fut effectuée selon les règles
générales qui avaient été établies pour la
première bibliographie. Publiés par la maison d’éditions
académiques de Bucarest, le premier tome parut en 1980
(littérature universelle; littérature en langues germaniques); le
deuxième, en 1982 (littérature en langues romanes); le
troisième, en 1985 (littératures en langues classiques, slaves et
autres, Index des noms)[11]. L’ouvrage fut couronné par l’Académie roumaine.
[12] Publié par Ed. Saeculum I.O., Bucureşti, il comprend: le t.1
(théorie littéraire et littérature comparée), paru
en 1997, le t. 2, paru en 1999 (littératures d’expression anglaise); le
t. 3, paru en 2000 (littérature d’expression allemande); le t. 4, paru
en 2002 ; le t. 5, paru en 2003; le t. 6, paru en 2004 (les trois derniers,
littératures d’expression française); le t. 7
(littératures italienne, espagnole, portugaise), en 2005; les t. 8 et 9,
parus en 2006 et 2008 (littératures latine, grecques ancienne et
moderne), slaves (russes, bulgare, polonaise, serbe, ukrainienne,
tchèque et slovaque et orientales (sanscrite, bengali, persane
arménienne). L’ouvrage sera achevé par le t. 10
(littératures orientales et roumaine à l’étranger,
à paraître en 2009).
[13] T. II, p. 339, entrées 16033-16036.
[14] T. II, pp. 52-53, entrées 8223-8247.
[15] T.
IV, 21 entrées; t. V, 78 entrées, notamment pp. 261- 263,
entrées 6859- 6931.
[16] T. VI, entrées 1056, 4930, 5238-5242, 6043-6046.
[17] Voltaire, Rousseau et le siècle des Lumières, An XXVII, no. 2/1978.