CONFERENCE AU CENTRE DE LECTURE 

MGR LUC AUGUSTE SANGARE 

THEME :  


« La crise de l'éducation morale au Mali: 

Quels remèdes pour quelle société?»

 



Animée par : M. BOMBA Nacouma Augustin

Doctorant en Philosophie à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest Unité Universitaire d’Abidjan  (UCAO/UUA)



BAMAKO le 26 Septembre 2009

(Mali)

INTRODUCTION


  « On façonne les plantes par la culture  et les hommes par l’éducation »0.

De même que les plantes sont à entretenir pour qu’elles portent fruits, de même l’être humain est à entretenir pour qu’il se réalise pleinement comme homme et selon le dessein de sa société. Par la culture, l’homme prend soin des plantes en les arrosant, en les émondant et en enlevant les mauvaises herbes ; et par l’éducation la société prend soin de l’homme en lui inculquant des valeurs morales, en l’instruisant. C’est pourquoi Durkheim définit l’éducation comme « l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné ». 

Ainsi, l’homme devient une valeur à promouvoir. D’une manière dialectique, la société éduque et prend soin de l’homme, en retour celui-ci se donne comme racine qui nourrit et soutient la société. Par conséquent, sans profondeur et sans force morale, l’homme devient comme une termite qui ronge et détruit la société ; il est important de donner une éducation adéquate, surtout morale, à l’homme pour qu’il devienne sociable afin de construire sa société.

Dans un contexte social où l’extériorité prime sur l’intériorité, où le sens du bien commun est remplacé par l’intérêt privé, où la civilisation européenne « occidentalise » l’Afrique et phagocyte ses valeurs, nous constatons que la société africaine est secouée par la corruption, la violence, l’injustice, la mauvaise gouvernance, la pauvreté éthique, la délinquance, la débauche, etc. 

Ces maux ne sont-ils pas liés aux mutations psycho-sociologiques de nos sociétés ? Ne sont-ils pas l’expression d’une baisse de la moralité ou encore de la crise morale ? Cette même situation est constatée aujourd’hui au Mali. Ce qui fait que le malien a perdu ses repères. Nous avons donc affaire à une question existentielle, car son être est corrompu par les vices. Cette baisse de la moralité n’est-elle pas l’expression d’une crise de l’éducation morale ?

A partir de ce constat de crise, il est nécessaire de trouver une nouvelle formule d’éducation pour l’homme en général et pour le malien en particulier, afin de bâtir une société plus juste et équilibrée, et qui du reste demeure authentique par rapport à ses valeurs qui lui sont propres. Pour ce faire, nous voulons recourir à Jean-Jacques Rousseau dont la pensée éducative nous servira de fil  conducteur tout au long de cet exposé. 

Nous allons donc, dans un premier temps, parler de la crise de l’éducation morale au Mali. Dans un deuxième temps, nous allons proposer des remèdes, dans une perspective tout à fait rousseauiste, pour une société politiquement correcte. 



Les sociétés africaines ont toujours été régies par des valeurs, qui sont transmises et garanties par les ancêtres : « Les véritables créateurs du droit, de la morale sont les ancêtres. Les vivants dirigent en leur nom et sont là pour transmettre la tradition héritée des ancêtres ». Ces valeurs ancestrales qui caractérisaient les sociétés africaines, sont entre autres : la solidarité, le respect de la vie, le respect de l’aîné, l’hospitalité, l’honneur. 

Tout comme ces sociétés africaines, le Mali jadis était un pays où les hommes rivalisaient par leur capacité à poser des actes de haute portée, des actes qui magnifient l’individu, et déterminent sa place au sein de l’espace communautaire. C’était donc un pays où les valeurs de justice, de dignité, d’honnêteté, d’égalité, de bravoure, de solidarité constituaient la trame de la société.

A travers ces quelques valeurs, les sociétés africaines formaient des types d’hommes qu’elles désiraient. Ces valeurs ne peuvent-elles pas représenter ce que Rousseau appelle « la première éducation », car « elle consiste […] à garantir le cœur du vice et l’esprit de l’erreur » ?. En d’autres termes, ces valeurs traditionnelles ne peuvent-elles pas constituer une première éducation dont la société se sert pour empêcher la conscience de tomber en déchéance ? 

Par ce mot «  déchéance », nous sommes introduits dans la notion de crise morale. Il faut entendre par crise morale, l’abandon des valeurs qui font l’authenticité d’une  société et qui entraîne la baisse de la moralité. Celle-ci est due au fait que les individus ne s’accordent plus aux règles de conduites établies par la société.

En effet, aujourd’hui, l’effritement moral de notre société se constate de façon inquiétante. De la cellule de base qu’est la famille, à la collectivité, l’on peut constater que le malien s’éloigne de plus en plus des valeurs sociétales qui jadis faisaient sa gloire. Si hier, les comportements et agissements du Malien étaient guidés par l’observation de ce qui constituait sa fierté d’homme dans toute sa dimension, force est de constater que de nos jours, la mue psycho sociologique de celui-ci a plutôt glissé vers un précipice qui, à s’y méprendre risquerait de l’engloutir pour de bon. 

Nous avons, là, affaire à ce que Tsuete Longo appelle « le dérèglement des mœurs ». Dans ce dérèglement des mœurs, l’homme perd son repère, car son « moi » se détache des valeurs de la société. En d’autres termes, le dérèglement des mœurs égare l’homme de soi-même, ce qui fait que sa conscience  se détourne des valeurs de la société. Alors, celles-ci tombent en dégénérescence.

Pour étayer cela, nous allons nous fonder sur des articles publiés sur le net et sur le rapport général du forum national sur l’éducation, tenu à Bamako les 30-31 Oct. Et 1er- 2 Nov. 2008. 

Dans son article, Plaidoyer pour un idéal de société au Mali, publié sur le site www.maliweb.net.ml, Makan DIALLO, (Docteur en Droit Privé et  Avocat), présente un tableau descriptif de ce dérèglement des mœurs lorsqu’il écrit : « Le magistrat pour qui la corruption est banale, et abuse de son statut de «super homme » pour ternir au quotidien l’image de la justice. L’homme politique pour qui l’intérêt personnel doit primer sur l’intérêt général, et qui voit en l’électeur le pigeon qu’il faut plumer à satiété pour parvenir à ses fins. Le fonctionnaire de l’Etat, qui n’a que faire de la notion de service public et n’hésite pas, plutôt de servir l’Etat, à se servir lui-même. Le vieux qui oublie son statut de sage foulant au pied les principes sacrés liés au droit d’aînesse dans nos sociétés et fait preuve de bassesse dans son comportement de tous les jours. Le religieux qui ne fait plus la différence entre son sacerdoce et les plaisirs malsains de la vie. 

Le père de famille qui est incapable de jouer son rôle d’éducateur, et n’a aucun souci quant au devenir de son enfant. Le couple pour qui la vie à deux se résume à des considérations matérialistes faites de trahison, d’égoïsme, de manque de respect et d’infidélité. L’indigent qui par sa position sociale est relégué au rang de citoyen de seconde zone sans espoir de lendemains meilleurs, et souffre le martyre dans l’indifférence totale. Le nouveau riche qui par son arrogance, son sens de la démesure et de l’excès oublie les fondements de notre société faits de tolérance, de solidarité et d’humilité, et ne se gêne pas, bien au contraire à étaler son penchant pour le luxe ostentatoire ». Ces cas sus-cités sont, non seulement  le reflet dans toute sa banalité de la société malienne d’aujourd’hui, mais aussi l’expression de la décrépitude sociale au Mali. Et la liste n’est malheureusement pas exhaustive. 

Pour M. Diallo, ce dérèglement des mœurs est imputable à la crise de l’éducation morale : « La situation actuelle en terme de déstructuration et de perversion de l’homme malien, au-delà de l’évolution inhérente à toute société humaine, trouve en partie son explication dans la perception pour le moins biaisée de ce qui constitue réellement la trame de l’éducation et les responsabilités qui pèsent sur les différentes entités appelées à jouer leur rôle, ou à se relayer. La Famille, et l’Etat sont au début et à la fin de la formation morale de l’individu. Une quelconque défaillance de leur part se ressentira forcement sur le devenir de la communauté toute entière, une entité qui constitue justement la somme des individus qui la composent ».    

Dans cette même perspective, le Nouvel Horizon, dans un article : Incivisme au Mali : Des comportements répréhensifs, publié sur le même site, soutient qu’au Mali « Les constats faits par les uns et les autres démontrent que […] les valeurs cardinales de respect, de probité morale sont en train de tomber en désuétude ». La déduction d’un tel constat révèle évidement « une crise de mentalité et de comportement qui porte progressivement un coup dur à la société, à l’homme lui même et à la démocratie ». La crise de mentalité et de comportement ne renvoie-t-elle pas à une crise de l’éducation ? Surtout de l’éducation morale ?

Le rapport de la commission éthique et déontologie du forum national sur l’éducation tenu en fin Oct. début Novembre 2008, souscrit à cette idée en mentionnant que : « les problèmes de l’éducation au Mali sont connus, trop connus même. […] ils sont éthiques, déontologiques et de responsabilité ». Pour la commission, « il y a souvent une sorte de dysfonctionnement entre les deux aspects de l’éducation : l’acquisition de compétence (savoir faire) et la compétence en développement humain (morale : savoir être) ». 

Une analyse de ces constats laisse transparaitre que la décrépitude sociale au Mali est l’expression d’une crise morale, et même une crise de l’éducation. Selon Hannah Arendt, « la crise de l’éducation […] pose un problème extrêmement  difficile car cette crise … surgit au sein d’une société de masse et en réponse à ses exigences ». La crise de l’éducation est une réponse aux exigences de la société. Exigences qui se traduisent par la modernité, la mondialisation (de la prédation), etc. En d’autres termes, la crise de l’éducation est manifestement une crise de la société. Et dans un mouvement dialectique, la crise de la société est l’expression d’une crise de l’éducation. Si la crise de la société est l’expression de la crise de l’éducation, quel remède préconiser pour une société politiquement correcte ? 

Rousseau avait trouvé en la modernité la cause de la dépravation des mœurs dans les sociétés européennes. L’avancée des arts et des sciences a introduit dans la société une modernité qui a façonné les habitudes et par la même occasion les mœurs : « … l’effet est certain, la dépravation est réelle, et nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés dans la perfection ». Dans la recherche plus subtile et plus fine de « l’Art de plaire » et de bien faire, « on n’ose plus paraître ce qu’on est ». 

Cette situation plonge l’homme dans une perpétuelle contrainte qui le détourne de son véritable être. Pour utiliser les mots expressifs de Gérard Démouge : « aux forces réelles de l’homme se sont substituées les forces illusoires du paraître, si bien que l’homme d’aujourd’hui ne vit, certes, que par les autres, mais le mensonge et l’hypocrisie généralisés ». Ainsi, la civilisation devient un masque qui cache les viles formes de l’amour-propre. C’est pourquoi, pour Rousseau, la perfection des Arts et des sciences ou encore la civilisation est corruptrice, car elle entraîne le détournement ontologique de l’homme. Le progrès des Arts et des sciences dénature l’homme en le détournant de l’essentiel pour le placer dans des artifices. 

Cependant, si depuis son époque, Rousseau considère la modernité comme la cause de la dépravation des mœurs, nous n’avons pas tort d’affirmer que la modernité est la cause de la crise morale en Afrique, en générale et au Mali en particulier.  

Pour Rousseau, la modernité engendre non seulement la baisse de la moralité, mais aussi l’inégalité. Alors, il prône le retour à une nature  qui est le lieu de l’ordre, de l’harmonie, donc de la raison. Ce retour à la nature ne s’entend pas comme une sorte de remonter dans le temps, ou encore une référence à la nature physique. Mais, il s’agit plutôt d’une réconciliation de l’homme avec son être, d’un retour au naturel qui est en l’homme, à ce qui fait son authenticité. En d’autres termes, il s’agit de trouver les moyens adéquats pour rendre la société apte à sauvegarder le caractère originel de l’homme. Ce moyen n’est-il pas l’éducation ? La recherche de cette authenticité, ne passe-t-elle pas par l’éducation morale ? 

C’est précisément la tâche assigné à l’éducation par Rousseau. L’éducation doit permettre à l’homme en général et au Malien en particulier de retrouver ce qui fait son authenticité. Elle doit le ramener à sa nature même. Autrement dit, elle doit être un effort pour retrouver le naturel en l’homme ou encore le ramener à la nature : « Tout ce qu’on peut faire à force de soins est d’approcher plus ou moins du but […] quel est ce but ? C’est celui même de la nature ».

Si, le but assigné à l’éducation est de rapprocher l’homme de la nature, ou mieux de le rapprocher de la nature de son « être », elle doit permettre au Malien de renouer avec ses valeurs qui l’ont toujours caractérisé. Cependant, puisque « l’homme n’est homme qu’au sein d’un groupe » social, il s’agit donc pour Rousseau, à travers l’éducation, d’ « atteindre l’homme civil » tout en sauvegardant sa forme originelle. 

Si, pour le Genevois, le but de l’éducation est la formation d’un homme réconcilié avec sa nature même, elle est d’utilité publique car il s’agit de la formation des citoyens vertueux. Dans le Discours sur l’économie politique, il définit la vertu comme la « conformité de la volonté particulière à la volonté générale ». La vertu du citoyen se mesure donc à sa capacité à se conformer en tout à la volonté générale. Alors, former des citoyens vertueux, revient à assigner à l’éducation la tâche de converger les individualités vers l’essentiel. L’éducation devient ainsi une intégration du moi individuel au moi collectif. En d’autres termes, l’utilité publique de l’éducation se traduit par son caractère d’intégration dans lequel l’individuel se dilue dans le grand être collectif. L’utilité publique de l’éducation est donc l’éducation du citoyen à la vertu. Le Malien n’est-il pas appelé à cette vertu pour ne pas sombrer dans l’incivisme ? A travers l’éducation, les individus doivent apprendre à n’exister que pour la cité. Autrement dit, l’éducation doit donner aux âmes la force nationale : « … l’éducation… doit donner aux âmes la force nationale, et diriger tellement leurs opinions et leurs goûts, qu’elles soient patriotes par inclination, par passion, par nécessité ».  

Ainsi, pour le citoyen de Genève, l’éducation a pour vocation la formation d’un homme capable de sociabilité. En ce sens qu’elle le rend, non seulement, capable d’intégrer son moi dans le moi collectif, mais aussi capable d’établir des rapports sociaux éthiques. 

Dans ce contexte, l’éducation ne peut-elle pas être considérée comme un cheminement au centre duquel le rapport à l’autre se constitue, devenant ainsi une exigence éthique ? L’étymologie du mot nous enseigne qu’il vient du latin « educare » qui signifie nourrir, prendre  soin de… et « educere » qui signifie conduire loin de…, guider. Le terme éduquer évoque à la fois les concepts d’élever, faire grandir et conduire ou mener quelque part. Or cette dernière proposition implique une progression, un cheminement ; car il s’agit après tout de quitter un point (un état) pour un autre point (état). Par conséquent, l’éducation est une progression, un cheminement.

Si l’éducation est un cheminement, elle est une progression dans l’humanité. Cela revient à dire que l’humanité est à construire à travers l’éducation. Elle se construit dans les rapports sociaux. L’éducation prend alors tout son sens éthique : « celui d’un être-avec » car il s’agit de la moralité des rapports sociaux. Les rapports sociaux deviennent éthiques, lorsque l’autre apparait comme une dimension de l’existence ; lorsque l’autre se conçoit comme le lieu constitutif de valeurs, des valeurs de soi-même, « soi-même comme autre » nous dit Ricœur. Le « comme » marquant l’unité de la différence s’offre comme une attitude éthique. C’est dans cette attitude éthique que la réconciliation de l’homme avec son « être », dont nous avons parlé plus haut, se répercute dans le rapport qu’entretiennent entre eux les acteurs sociaux, en lui apportant la moralité qui lui sied le mieux. Ce sens éthique de l’éducation n’est-il pas, aujourd’hui, nécessaire au Malien en proie au dérèglement des mœurs ?

L’éducation de l’individu revêt alors un caractère indispensable pour rendre la société meilleure. Autrement dit, une société politiquement correcte ne sera effective que lorsque, non seulement, l’individu aura conformé sa volonté particulière à la volonté générale, mais aussi lorsque les rapports sociaux seront éthiques. Ainsi, au lieu d’être actrice d’éducation, comme le pense Durkheim, la société apparaît donc comme subissant les retombées de l’éducation. C’est à cela que répond l’aboutissement logique de la philosophie de l’éducation de Rousseau : « L’éducation, chez le Citoyen de Genève, n’a pas un intérêt pédagogique, mais plutôt politique, parce que tout est lié à la politique chez Rousseau. Elle permet de modeler l’homme de sorte que, d’un côté, il garde sa nature essentielle et que, de l’autre, il soit véritablement préparé à intégrer le corps social. La réinvention de l’homme, ou l’éducation de l’homme nouveau passe nécessairement par ce processus. Telle est la finalité de l’éducation qui doit préparer l’homme à vivre au sein de l’Etat ».   

La réinvention de l’homme ou l’éducation de l’homme nouveau est la réinvention d’une société nouvelle : une société fondée sur le droit. Dans cette société idéale, l’homme retrouvera une liberté civile, c’est-à-dire une liberté garantie par les lois qui préservent l’homme de la servitude d’autrui. C’est la raison pour laquelle, dans Du contrat social, Rousseau propose de trouver une forme de société où l’homme se reconnaît comme un être libre, à travers un vrai contrat reposant sur le droit, et où la loi devient l’organe de la liberté. 

CONCLUSION

Sommes toutes, loin d’être une fiction, le dérèglement des mœurs au Mali est une réalité. Il est l’expression d’une crise de l’éducation. Du grec Krisis : qui veut dire décision ou encore moment de changement décisif, la crise, alors, se donne comme moment qui nous interpelle à une prise de conscience. Dans cette entreprise, nous avons recours à Rousseau dont la pensée éducative nous sert de référence. 

En effet, si pour Rousseau, le but de l’éducation est la formation d’un homme proche de la nature ; ou du moins la formation d’un homme réconcilié avec la nature de son être, le Malien doit renouer avec ses valeurs qui le caractérisent. 

Si l’utilité publique de l’éducation est la formation d’un citoyen vertueux, et que la vertu est la conformité de la volonté particulière à la volonté générale, le Malien doit intégrer son moi individuel au moi collectif.

Si la vocation de l’éducation est la formation d’un homme capable de sociabilité en rendant les rapports sociaux plus éthiques, le Malien doit être capable de reconnaitre autrui comme le lieu constitutif des valeurs ; et partant de là, il doit acquérir le sens du respect des droits de l’homme.

C’est dans l’application de ces trois éléments, à savoir le but, l’utilité et la vocation de l’éducation que l’on pourra parvenir à une société politiquement correcte, c’est-à-dire une société fondée sur le droit. Politique dans le sens de civisme et de politeia : vivre ensemble.