Jean-Jacques Rousseau à Besançon

 

Journées d'étude des 14 et 15 mars 2002

Contact : François JACOB apocope@noos.fr

 

 

 

 

 

 

         Pourquoi Rousseau à Besançon ?

 

         Parce qu'il y est venu ! Tous les rousseauistes connaissent la version romancée qu'Abel Monnot, dans les Etudes comtoises, donne en 1946 de l'arrivée de Jean-Jacques en terre bisontine : « Le 28 juin 1732, vers le soir, un cavalier entrait à Besançon, par la porte Notre-Dame, au faubourg Tarragnoz. L'étroite voûte franchie, il s'arrêta devant le porche du corps de garde où des soldats assis causaient et fumaient…» C'est effectivement en 1732 que Rousseau, qui a décidé de se lancer dans la carrière musicale, se rend à Besançon afin d'y rencontrer François-Esprit Blanchard, maître de musique au chapître de la cathédrale. Les conditions de ce voyage nous sont seulement connues par deux lettres et le récit d'une page des Confessions. Bien plus, le mystère s'épaissit lorsqu'il est question, chez certains critiques, d'un second voyage que Rousseau aurait fait à Besançon, quelques années plus tard, pour le compte de madame de Warens. Sans entrer dans les détails, il est aisé de voir que la cité franc-comtoise n'était pas étrangère à Jean-Jacques, et qu'elle a même joué un rôle non négligeable dans son apprentissage musical.

 

         Les déambulations de Rousseau l'ont amené à traverser le Jura et à parcourir la vallée d'Arbois : on se souvient de la brioche achetée, non sans un vif sentiment de culpabilité, et précisément destinée à accompagner la dégustation d'une bouteille de vin d'Arbois. Besançon se présente donc comme l'extrémité d'une zone qui est à la fois celle des voyages réels de Jean-Jacques et celle des nombreux centres de recherche consacrés à l'étude de son œuvre. La manifestation de mars 2002 se situera d'ailleurs dans le prolongement du colloque organisé par Jacques Berchtold à Genève sur La Nouvelle Héloïse, preuve, s'il en était encore besoin, de la capacité d'accueil et d'initiatives « rousseauistes » de toute cette zone géographique.

 

         La réunion de mars 2002, même si elle se présente sous un jour particulier, aura toutes les vertus d'un grand colloque traditionnel : elle se veut en effet l'occasion d'une réflexion de fond sur les liens unissant, au XVIIIe siècle, par-delà même l'œuvre de Rousseau (et néanmoins à partir d'elle), littérature et musique. La musique est-elle par exemple le moment d'une réécriture de l'âge d'or ? Le débat entre mélodie et harmonie se suffit-il à lui-même ? Ne nourrit-il pas des visées plus politiques ? Quel est le rôle de l'errance dans le développement du goût musical ? On peut songer ici à l'importance de certains récits du quatrième livre des Confessions et, plus tard, aux voyages de Burney. Autant de questions qui permettront de définir une problématique d'ensemble à laquelle chacun, dans sa spécialité, portera un élément de réponse.

 

         Rousseau, lors de sa venue à Besançon, a logé quai Vauban : tel est l'avis des spécialistes. Nul doute qu'une enquête approfondie permettrait de redéfinir avec exactitude l'espace de vie de Jean-Jacques lors de son passage. Abel Monnot le disait lui-même : « Peut-être les archives de notre ville ou des papiers de famille renferment d'autres vestiges de son passage…» Il serait intéressant de remettre en valeur le patrimoine immobilier de la ville, après enquête : apposition d'une plaque commémorative, inscription du quai Vauban dans le fameux « itinéraire rousseauiste…» Autant de possibilités qu'il s'agit d'exploiter.

 

 

 

         Et après Jean-Jacques, qui ?

 

         Les participants aux deux journées d'étude des 14 et 15 mars 2002 sont, à la date du 17 septembre 2001, les suivants :

 

         Gauthier AMBRUS, assistant à l'université de Genève. M. AMBRUS prépare une thèse intitulée Silences de Rousseau et sera donc en mesure de développer à la fois le non-dit politique de la venue de Rousseau à Besançon et son implication dans le domaine musical.

 

         Jacques BERCHTOLD, professeur à l'Université de Paris III, et récent organisateur du colloque intitulé Les intertextes de La Nouvelle Héloïse. 

 

         Denis FAÏCK, philosophe attaché aux œuvres de Rousseau et Proudhon, auteur d'un livre intitulé Rousseau, le travail ou l'être humain.

 

         Alain GROSRICHARD, professeur à l'université de Genève, président de la Société Jean-Jacques Rousseau, et dont l'édition très attendue des Confessions en Garnier-Flammarion est programmée pour la fin de l'année 2001.

 

         François JACOB, maître de conférences à l'université de Franche-Comté, auteur d'un livre intitulé L'amour dans la Nouvelle Héloïse dont la sortie est prévue aux éditions Paradigme en novembre 2002, et de nombreux articles sur Rousseau.

 

         Tanguy L'AMINOT, chargé de recherches au CNRS, directeur de l'équipe Rousseau de l'URA 96 et rédacteur en chef des Etudes Jean-Jacques Rousseau.

 

         Dominique MARIE, professeur de l'enseignement secondaire, connu pour ses écrits sur Rousseau et son intérêt quant à la carrière musicale de Jean-Jacques.

 

         Daniel PAQUETTE, professeur émérite de musicologie à l'Université de Lyon II, par ailleurs connu pour ses travaux sur la Franche-Comté.

 

         Jeanne ROUDET, musicologue, attachée au Musée Jean-Jacques Rousseau de Montmorency, et spécialiste des questions liées à la musique de Rousseau.

 

         Michel TERMOLLE, professeur à la Haute Ecole P.H.O. de Bruxelles, spécialiste d'Emile, et actuellement intéressé par les questions de pédagogie musicale.

 

 

         Les journées d'étude se dérouleront à Besançon les 14 et 15 mars 2002, (salle Risset, 1er étage du Kursaal le 14 mars et salon Préclin le 15). Le programme exact est le suivant :

 

 

PREMIERE PARTIE : ROUSSEAU A BESANÇON

Président de séance : M. Alain GROSRICHARD

 

 

         François JACOB, « Rousseau à Besançon : état des recherches actuelles »

 

         Tanguy L'AMINOT, « La fête à Rousseau, ou 1912 : un bicentenaire bisontin mouvementé »

 

         Gauthier AMBRUS, «  L'air et l'art de la Promenade : Rousseau et les terres du Jura »

 

         Daniel PAQUETTE, « Jean-Jacques Rousseau en Suisse et Franche-Comté » 

 

 

DEUXIEME PARTIE : UNE AMBITION MUSICALE

Président de séance : M. Jacques BERCHTOLD

 

 

         Dominique MARIE, « Le discours politique de Rousseau musicien »

 

         Daniel PAQUETTE, « Aspects de la rivalité musicale entre Jean-Philippe Rameau et Jean-Jacques Rousseau »

 

Michel TERMOLLE, « 1732-42-52-62 dans l'apprentissage de la musique chez Rousseau »

 

Jeanne ROUDET, « Sur les traces du Dictionnaire de musique : quelques observations sur sa réception dans les méthodes vocales et instrumentales du Conservatoire (1800-1850) »

 

 

 

 

 

 

TROISIEME PARTIE : LECTURES ET RENCONTRES

Président de séance : M. Daniel PAQUETTE

 

 

          Anne-Claire PRICAZ, « L'improbable rencontre de Rousseau et de l'abbé Bergier »

 

         Alain GROSRICHARD, « Oublier à Milan l'indigne scène de Besançon (La Nouvelle Héloïse, V, IX) »

 

         Jacques BERCHTOLD, « La musique des murailles : Rousseau visiteur de Vauban »

 

         Denis FAÏCK, « Proudhon chez Rousseau. A propos du travail. »

 

 

 

         Pour toute information, contacter François JACOB, 32d rue de Dole, 25000 Besançon, tel : 03 81 83 28 04, e-mail : apocope@noos.fr